ROBERT Yvon, Jacques

Par Michel Gorand

Né le 31 décembre 1932 à Toucy (Yonne), mort le 17 novembre 2013 à Jujols (Pyrénées-Orientales) ; cheminot ; délégué du personnel, exécution puis maîtrise Sud-Est CFTC puis CFDT (1959-1972) ; militant du PSU.

Yvon Robert fut baptisé à Lain près de Toucy dans l’Yonne, le 14 juillet 1933 et il y fit sa communion solennelle le 25 juin 1944. Il eut deux frères. Élevé par ses grands parents paternels, boulangers à Lain, il fréquenta beaucoup l’école du village, en alternance avec une école parisienne lorsqu’il vivait à Paris avec ses parents, rue de Belleville. Ainsi en 1942, il vit arriver à l’école, rue du Général Lassale, des petits camarades avec l’étoile jaune. Son père, Guy Robert, requis pour la construction du mur de l’Atlantique, s’échappa et vint se cacher à Lain à l’automne 1943, avant de gagner le maquis. En octobre 1944, il reprit l’école à Paris, mais revint à Lain en 1945. Plus tard, après son brevet, obtenu à Migennes (Yonne) Yvon Robert réussit le concours d’entrée à la SNCF comme élève exploitation : il devint cheminot, le 1er janvier 1951 à la gare de Brienon-sur-Armançon (Yonne). Il logeait à Migennes et faisait, chaque jour et par tous les temps, le trajet de 9 km entre Migennes et Brienon.

Il fit une tuberculose, ce qui entraîna un retard dans sa formation professionnelle qu’il effectua durant l’année 1953, au château du Vernay, près de Nevers, avec la « promotion Mistral » d’élèves exploitation, des régions Sud Est et Méditerranée. Muté comme facteur à Paris Bercy en février 1954 puis, après réussite du concours d’employé stagiaire, il fut nommé à l’arrondissement Exploitation de Paris Sud-Est en mai 1956. Il adhéra alors à la CFTC mais aussi à l’Union de la gauche socialiste (UGS) en 1957, puis au Parti socialiste unifié (PSU) en 1959. Dans la période 1956-1960, Yvon Robert participa, rue Georges Boulet à Yerres (Essonne), à un groupe de cheminots « Castors », dont l’objectif était de construire son pavillon familial, avec une entraide mutuelle. Délégué du personnel d’exécution des bureaux dans les années 1957-1958 puis, après nomination au grade d’agent d’études administratives (maîtrise) au service régional, division du mouvement en mai 1961, il fut délégué du personnel maîtrise des bureaux pour le réseau Sud-Est de 1962 à 1972. Membre du bureau du syndicat maîtrise et cadres des cheminots CFTC puis CFDT de Paris Sud-Est de 1962 à 1969, il fut chargé de l’information syndicale. En 1964, il participa activement à la déconfessionnalisation du syndicat des Cadres de Paris Sud Est, dont le Président était Gilbert Billon*. Il fut nommé agent d’études administratives principal en octobre 1967. Lors de la grève de 1968, il siégea au comité de grève de la gare de Paris-Lyon. En 1968, il était aussi secrétaire administratif de l’Union régionale des syndicats maîtrise et cadres CFDT du Sud Est. Yvon Robert milita au syndicat de Paris Sud Est et au PSU avec Edmond Madaule.

D’autre part, il fut secrétaire de la section PSU de Yerres (Essonne) de 1965 à 1972, membre du bureau fédéral du PSU de l’Essonne en 1970-1972 et candidat du PSU aux élections cantonales de Brunoy en 1969 où il obtint 16 % des voix exprimées. Il divorça en septembre 1972 et acheta une petite fermette à Moisenay (Seine-et-Marne), à 2km du château de Vaux le Vicomte, où il géra « l’Atelier d’Art du Petit Moisenay » ouvert essentiellement les week end en 1973 et 1974. Réformé de la SNCF en août 1975, il se retira à Jujols (Pyrénées-Orientales) où il était arrivé fin juin 1974. Yvon Robert y développa des stages de tissage, de vannerie de poterie, de dessin, de deltaplane et devint bâtisseur : il participa à la reconstruction de ce village dont il fut maire de février 1979 à 1995, date où il passa la main ; élu conseiller municipal en 1995, il démissionna en 1997. Il poursuivit alors la reconstruction de ruines de son village de Jujols, à 950 m d’altitude, dont, en 1999, une ruine transformée en gîte de 16 places, et il atteindra le chiffre de 25 constructions. Par ailleurs, il avait la passion de la peinture, comme Rita sa troisième épouse, et faisait la copie de nombreux tableaux de Van Gogh, Picasso, Renoir, Gauguin, etc. ainsi que de nombreux tableaux de Jujols : il réalisa 1 400 tableaux. Lors d’une exposition de ses peintures en octobre 2007 à Lain, il distribua généreusement un grand nombre de ses œuvres aux habitants du village où il avait grandi.
Mort le 17 novembre 2013 à Jujols, village qu’il avait adopté, Yvon Robert fut enterré civilement le mardi 19 novembre 2013 à Lain, village de son enfance et de ses ancêtres, avec sa truelle dans le cercueil et 3 tableaux, réalisés par lui, sur son cercueil, en présence de ses trois enfants, Alain, Olivier et Anne, et d’une assistance nombreuse.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article8167, notice ROBERT Yvon, Jacques par Michel Gorand, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 décembre 2013.

Par Michel Gorand

ŒUVRE : Lain et les autres} (recueil de lettres à son oncle Yves, de 2000 à 2007) ; la véritable histoire de Jujols (2007).

SOURCES : Fichier des adhérents du PSU. — Notes de Gilles Morin. — Renseignements fournis par la mairie de Toucy. — Correspondances avec le militant, 2002. – Archives SNCF Béziers, côte GEW/515106. — Archives CFDT.

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