JAY Marie

Marie Jay fut déléguée aux premier et deuxième congrès de la fédération des Tabacs (Paris, 25-31 décembre 1891 et 6-11 décembre 1892). Elle assista également au Ve congrès de la fédération des syndicats (Marseille, 19-22 septembre 1892) avec Aubert Victorine, Bourgueil Marie, Deleuil Marie et Lautier Irma des ouvrières fédérées aux tabacs de Marseille.
Au premier congrès de la fédération des Tabacs, Marie Jay demanda que des crèches soient installées dans les manufactures. Au cours de la discussion sur les retraites, elle s’éleva contre la proposition de ceux qui souhaitaient que la limite d’âge soit fixée à 55 ans et demanda la liberté de se retirer ou de continuer à travailler à l’âge fixé. Au cours de la discussion sur les salaires, elle demanda la fixation d’un minimum et proposa les chiffres de 4,50 f par jour pour les hommes et 2,75 f pour les femmes. Critiquant l’attitude de la présidente du syndicat de Marseille qui avait tenté de faire opposition à l’adhésion des ouvrières des tabacs à la Fédération, elle déclara : « Le socialisme est le but des travailleurs et ce ne sont pas des individualités qui pourront empêcher ce mouvement ».
Lors du deuxième congrès de la Fédération, Marie Deleuil expliqua comment des militants de Marseille, dont elle-même et Marie Jay, étaient allés à Riom et à Orléans pour aider à la création de syndicats.
Au cinquième congrès de la fédération des syndicats, la question du travail des femmes était à l’ordre du jour et une discussion s’instaura entre partisans et adversaires d’une activité de la femme hors du foyer. Marie Jay vint déclarer à la tribune que « quelles que soient ses attributions, la femme ne doit pas être considérée comme une esclave ni une domestique et qu’il faut que, par son travail, elle puisse avoir son indépendance ».