JOUBERT Joanny

Joubert était, à la fin de 1902, un des leaders les plus jeunes et les plus dynamiques du syndicalisme minier dans la vallée du Gier ; il avait participé au congrès national de La Ricamarie (Loire) en décembre 1898 et, depuis 1900 au moins, siégeait au Comité fédéral régional comme représentant du syndicat de La Grand-Croix ; il était délégué-mineur de la circonscription de Saint-Paul-en-Jarez. En cette même année 1902, il se rangea aux côtés de Beauregard, d’Escalier et des éléments révolutionnaires dressés contre le bureau national et l’action temporisatrice de Gilbert Cotte. Socialiste révolutionnaire, Joubert était, depuis 1900, conseiller municipal et adjoint au maire de La Grand-Croix ; il présidait le Cercle d’études sociales local et ne fit jamais de distinction entre l’action économique et la lutte politique. En mai 1903, il conduisit la grève de la compagnie de la Péronnière pour s’opposer à l’exclusion de militants ; ce fut un échec ; les meneurs, dont Joubert, furent à leur tour renvoyés ; un peu plus tard, en 1904, il perdit par ailleurs son siège de conseiller municipal.
Joubert n’en continua pas moins la lutte, participant à toutes les actions revendicatives des mineurs de la Loire ; il fut notamment l’un des signataires de la convention de 1908 entre le Comité fédéral et les compagnies. En août 1909, il dirigea une nouvelle grève aux mines de la Péronnière, pour les mêmes raisons qu’en 1903 ; il était alors secrétaire du syndicat de mineurs de La Grand-Croix. En même temps, il était l’un des principaux adversaires de la nouvelle municipalité. Il avait adhéré à l’unité socialiste et la section du Parti socialiste SFIO dont il assurait le secrétariat était, avec cinquante-trois adhérents en 1908, l’une des plus vivantes du bassin minier.