JULLIEN Henri [JULLIEN Marie, Eugène, Hippolyte, Henri]

Né le 10 décembre 1872 à Nyons (Drôme) ; mort à Hanoï (Tonkin), le 3 décembre 1907 ; licencié en droit ; fonctionnaire ; socialiste ; militant et dirigeant coopérateur.

Candidat à un emploi à la préfecture de la Seine, puis passé par permutation à l’Assistance publique en 1901, Jullien occupa un poste à l’hôpital Bichat.
Mêlé à la politique locale à Boulogne-sur-Seine où s’étaient formés trois ou quatre groupes socialistes de tendances diverses, il devint secrétaire de la section du Parti ouvrier socialiste révolutionnaire (POSR), de tendance allemaniste. À Boulogne, il rédigea un petit journal et collabora parfois, aux côtés de sa belle-mère Paule Mink, à l’Aurore de Clemenceau et à la Petite République des socialistes indépendants (Jullien s’était uni librement en 1896 dans les locaux de la Revue socialiste à Héna Négro, fille de Paule Mink et de Noro, qui avait été reconnue et légitimée par Negro, pour éviter l’expulsion de Paule Mink — Voir ces noms). Jullien appartenait au groupe des jeunes intellectuels, parmi lesquels les coopérateurs étaient nombreux, qui créèrent en 1899 la revue Le Mouvement socialiste, dans lequel il publia quelques articles.
Henri Jullien eut des responsabilités dans le mouvement coopératif socialiste. Il fonda, en 1898, la Maison du Peuple de Boulogne, société coopérative de consommation dont il fut le principal animateur et qui le délégua au congrès de juillet 1900, tenu à Paris, où fut créée la Bourse des coopératives socialistes. Ses interventions ayant été remarquées, il fut élu à la commission des résolutions et à la commission permanente d’étude des questions à porter à l’ordre du jour du congrès suivant, qui devait avoir lieu à Lille, fin 1901. À ce dernier congrès, il fut chargé de présenter un rapport sur le projet de création d’une fédération d’achats, projet qui n’aboutit pas à ce moment. En 1902, pour faciliter son déroulement de carrière, Jullien régularisa son union avec Héna Négro à la mairie de Boulogne-Billancourt.

En 1905-1906, il participa à la fondation et à l’organisation du Magasin de Gros. À cette même époque, il publia un appendice à la traduction du livre de Béatrice Potter-Webb sur le mouvement coopératif anglais. Il quitta la France peu de temps après pour le Tonkin où le climat eut raison de sa santé. Il laissa quatre enfants en bas age. Le plus jeune, Henri Jullien (voir ce nom) devint avocat et militant à Marseille.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article81849, notice JULLIEN Henri [JULLIEN Marie, Eugène, Hippolyte, Henri], version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 22 novembre 2022.

SOURCES : J. Gaumont, Histoire de la coopération, op. cit., t. II. — Le Coopérateur de France, 15 février 1958. — Renseignements d’état civil communiqués par Henri Jullien, avocat au barreau de Marseille, fils de l’intéressé. — Notes de Pierre Nourissier.

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