Par Maurice Moissonnier et Laurent Gonon
Né le 18 mars 1848 à Reims (Marne). Compositeur-typographe à Lyon (Rhône) ; mutuelliste (1873-1894) ; militant de l’« Annexe » ; responsable syndical du Livre (1873-1901) ; négociateur du Tarif (1878, 1881, 1884) ; délégué au congrès de la typographie (1877) ; administrateur de l’Imprimerie nouvelle lyonnaise (1882).
Fils de Charles Labouret, fileur, et de Marie Plistat, Victor Labouret était compositeur-typographe à Lyon (Rhône). Il fut un actif militant du Livre de 1873 à 1901.
Élu secrétaire de l’« Annexe » à l’assemblée générale de février 1873, il assuma diverses responsabilités dans cet organisme, jusqu’à la naissance de la Chambre syndicale typographique de Lyon, après la loi de 1884. Il poursuivit son activité syndicale dans la nouvelle structure reconnue. Car l’ « Annexe », à la 31e Société de secours mutuel, créé en 1862, donnait aux ouvriers du Livre la capacité de résistance à l’exploitation, au-delà de ce que permettaient les statuts de la Mutuelle : soutien aux luttes pour les salaires, l’emploi, les conditions de travail, etc., y compris par la grève.
Labouret fut élu à plusieurs reprises secrétaire 1873, 1874, 1875, membre du bureau, comptable (trésorier), administrateur de la 31e Société de secours mutuel, membre de la commission de révision du tarif et négociation des salaires avec les maîtres-imprimeurs en 1878, 1881, 1884 ; en novembre 1882, il fut élu administrateur de l’Imprimerie nouvelle lyonnaise, imprimerie coopérative, représentant les intérêt du syndical apporteur de fonds à la coopérative ; en 1901, il était encore membre du bureau de la Chambre syndicale qu’il représenta au congrès de la typographie en 1877, avant même la reconnaissance légale des syndicats, puis en 1887. Le 16 décembre 1877, ses camarades lui donnaient mandat pour traiter de la « question des femmes dans l’imprimerie ». Cette période connut une vaste offensive patronale contre les salaires ; les maîtres-imprimeurs entendaient utiliser la main d’œuvre féminine par dégrader la situation salariale dans les imprimeries. A l’exemple du Salut Public qui en août menaçait d’embaucher des femmes à cette fin, le 2 octobre Auguste Keufer, délégué du Comité central de la fédération du Livre avait participé à l’assemblée générale de la Chambre syndicale.
Sur le plan national, il assista comme délégué à la deuxième session du congrès ouvrier de France qui se tint à Lyon du 28 janvier au 8 février 1878, au titre de délégué des typographes de Lyon. En 1886, Labouret fut délégué de la Chambre syndicale des typographes lyonnais au congrès constitutif de la fédération nationale des syndicats (Lyon 11-16 octobre). De tendance modérée, il se déclara d’accord sur la réduction de la durée du travail, mais fit confiance pour une loyale application de la loi Waldeck-Rousseau sur les syndicats (1884). Il s’abstint sur la motion qui réclamait la socialisation des moyens de production.Le 16 octobre, il fut élu membre de la commission chargée de mettre en œuvre les décisions du congrès.
Son épouse Marie Finet était une militante anarchiste.
Par Maurice Moissonnier et Laurent Gonon
SOURCES : Arch. Dép. Marne 2E 534/255 (n°335) acte de naiss. [en ligne]. - Arch. Dép. Rhône, 10 M 242, 10 M 244, 10 M 298, 10 M 864. — Comptes rendus des congrès. — Bibliothèque municipale de Lyon, archives du syndicat du Livre de Lyon. - Arch. Mun. Lyon 747p005.5 pour la mutuelle. — Les Associations ouvrières typographiques, Fédération Française des Travailleurs du Livre (FFTL), Imprimerie Nationale, 1900, Paris. — Note de Dominique Petit. — État civil en ligne cote 2E 534/255, vue 87.