Par Jean-Louis Prud’homme
Né le 9 avril 1862 à Sassari, Sardaigne (Italie), mort le 30 novembre 1907 à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) ; tailleur d’habits ; militant guesdiste de Paris et d’Ivry-sur-Seine.
En 1891, Ange Ladu habitait au 19, rue Tholozé à Paris (XVIIIe arr.), en 1900 au 10, rue de Lécluse Paris (XVIIe arr.). À son décès il résidait rue Pierre-Honfroy à Ivry-sur-Seine. Au 1er congrès général des organisations socialistes françaises à Japy en 1899, il représenta le syndicat des tailleurs d’habits de l’Isère. Il vota contre la participation d’un socialiste à un ministère bourgeois et pour « la conquête des seules fonctions électives, commune, département, état, étant donné que ces positions dépendent du prolétariat organisé en parti de classe ». Il fut l’un des premiers inscrits au POF et l’un des fondateurs avec Léon Arrécot, Émile Giot, Louis Lacoste, Lafont, Auguste Alexandre Séchaud et Ferdinand Roussel du groupe collectiviste « La Couture », cercle des ouvriers et ouvrières tailleurs, dont le siège se situait au café du Cadran, 44, rue Étienne Marcel (Paris IIe arr.). Ce groupe favorisa la conquête de la mairie d’Ivry-sur-Seine par Ferdinand Roussel en 1896. Jules Guesde et Auguste Letailleur signèrent comme témoins à son mariage le 18 avril 1891 à Paris (IXe arr.) avec Victorine, fille de Ferdinand Roussel. Ses origines italiennes peuvent expliquer que certains le nommaient parfois Ladou, comme lui devait prononcer son nom.
Délégué aux congrès du POF à Paris (1893) et à Romilly (1895), Ladu appartint à la délégation guesdiste de l’Isère au congrès de la salle Japy (1899). Cette même année 1899, il figurait, sous le nom de Ladue, parmi les délégués au congrès du POF à Épernay. Il fut naturalisé le 10 juin 1900.
En 1893, Ange Raphël Ladu et Victorine Roussel, couturière, habitaient 4, rue Pigalle à Paris. Leur fils, Paul Ferdinand Raphaël Ladu, né le 27 décembre 1893 à Paris (IXe arr.), fut candidat sur la liste du Parti socialiste pour les élections municipales de 1919 à Ivry. Il était alors cheminot. Leur fille, Eugénie, naquit à Ivry-sur-Seine le 1er février 1905.
Par Jean-Louis Prud’homme
SOURCES : l’Humanité des 1er et 6 décembre 1907. — La Banlieue du 25 mai 1907. — Archives de Paris, du Val-de-Marne. — Notes de Michèle Rault, Arch. mun. Ivry-sur-Seine.