LALAUZE Frédéric

Né le 5 août 1853 à Alais (Gard) ; ouvrier mécanicien puis représentant de commerce ; socialiste guesdiste ; un des fondateurs du socialisme dans le Gard.

Marié ; père d’un enfant. D’abord ouvrier mécanicien aux Forges de Tamaris, Lalauze fut renvoyé en avril 1882, à la suite de son élection au conseil municipal comme socialiste. Devenu représentant de commerce en vins, il profita de ses voyages pour diffuser les brochures et la presse socialistes. Il était instruit et une note de police le dit « très intelligent ».
On peut considérer Lalauze comme un des fondateurs du socialisme dans le Gard sous la Troisième République. Après le congrès de Marseille (1879), il constitua à Alais, avec Turc, le premier groupe collectiviste dont les réunions se tenaient au café Froment. Ce groupe, dit « l’Égalité », fut de peu de durée.
En 1882 avec quelques camarades, il forma un nouveau groupe, « l’Avant-Garde », très actif en 1882-1883, et organisa de nombreuses conférences. Ce groupe devint « le cercle des Travailleurs socialistes » et siégeait toujours chez Froment. Il publia une feuille très éphémère, la Sentinelle.
En 1882, Lalauze se présenta aux élections municipales et fut élu par 1 254 voix contre 918 au candidat radical. C’est alors qu’il fut mis à pied des Forges de Tamaris.
La même année, Lalauze fut délégué au congrès national socialiste de Saint-Étienne qui vit la scission du Parti ouvrier. Il prit parti pour Guesde et le suivit à Roanne. Approuvé par les socialistes d’Alais, il fit venir Guesde dans sa ville pour des conférences.
Mais le groupe connut alors des jours difficiles (divisions, crise économique, etc.). Il tenta de faire comprendre à la population ouvrière les raisons de la crise économique que le textile, comme la métallurgie de la région, subissaient durement. En même temps, on se battait sur le terrain électoral. Aux élections municipales de 1884, Lalauze, le tailleur de pierre Fillarète, le maçon Levesque furent élus sur la liste dite de l’Alliance républicaine.
En 1885, Lalauze fut candidat aux élections législatives. On le retrouve ensuite dans la campagne antiboulangiste.
La note de police de 1886 déjà citée dit de lui : « Il est dépositaire à Alais du Cri du Peuple et du Gard socialiste. Lalauze est très intelligent, il s’exprime avec facilité. C’est un des orateurs habituels des réunions publiques révolutionnaires d’Alais et du département... Révolutionnaire ardent, partisan des moyens violents. »
Il avait subi deux condamnations : le 19 août 1875, huit mois de prison pour coups et blessures ; le 11 juillet 1879, vingt jours pour entrave à la liberté du travail.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article82017, notice LALAUZE Frédéric , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 14 août 2022.

SOURCES : Arch. Dép. Gard, 6 M 1 414 (1). — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., pp. 287-293.

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