LAMBERT Louis

L. Lambert militait, dans les premières années du siècle, au syndicat des ouvriers en chaussures de Romans et Bourg-de-Péage (Drôme) ; il participa en 1901 à la renaissance d’une Bourse du Travail et, en 1902, fut un des animateurs de l’agitation revendicative de sa corporation. Devenu en 1903 trésorier de la Bourse, militant actif de la SFIO à partir de 1905, il fut, jusqu’à la veille de la guerre, un des principaux cadres du mouvement ouvrier local, tant sur le plan professionnel que politique. Son rôle fut particulièrement éclatant en décembre 1905 et janvier 1906, où il conduisit une grève générale des ouvriers en chaussures : pendant trente jours, plus de deux mille travailleurs tentèrent d’obtenir le relèvement des prix de façon et le contrôle de l’apprentissage ; L. Lambert organisa la solidarité avec les syndicats lyonnais notamment, galvanisa les énergies et conduisit les négociations dans un conflit très dur, émaillé d’incidents violents. Le travail reprit sur une augmentation de salaires et, surtout, la lutte déboucha sur une fusion dans l’« Union des cuirs et peaux pour la chaussure » d’organisations jusque-là morcelées et souvent enfermées dans l’action catégorielle. L. Lambert fut par ailleurs à plusieurs reprises, en 1912 par exemple, l’un des candidats unifiés aux élections municipales ; depuis 1909 au moins, il était secrétaire du groupe SFIO de Bourg-de-Péage.