LAMY Tristan, Léon

Né en février 1882 à Blois (Loir-et-Cher), d’un père palefrenier, Lamy entra comme surnuméraire dans l’administration des PTT en 1899. Il débuta à Tours (Indre-et-Loire), d’où il alla à Chartres (Eure-et-Loir), puis à Paris. Après son service militaire, en 1903, il fut nommé à Paris, mais fut suspendu en 1906 pour le soutien public qu’il avait manifesté aux sous-agents en grève. Nommé à Dieppe (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) en mai, il refusa de rejoindre son poste car il était aussi secrétaire de la rédaction de la Revue Mauve — une revue littéraire —, et fut mis en disponibilité ; il fut enfin réintégré à Rouen, à la recette principale, en novembre 1906.

Tristan Lamy milita activement pour la reconnaissance du droit syndical pour les fonctionnaires. En 1909, il était secrétaire du groupe rouennais de l’Association générale des agents PTT ; il s’efforça de déclencher la grève parallèlement à celle de Paris. Lors du meeting du 1er mai , avec Charles Marck et Léon Torton, il fut l’un des trois orateurs : "Vous avez pu lire dans la presse que sept agents des PTT, dont je suis, allaient être traduits devant un conseil de discipline pour délit d’opinion. Nous sommes condamnés d’avance car nous passerons devant des juges qui sont prêts à toutes les bassesses". Il fut suspendu le 3 mai 1909 dans le cadre de la répression d’orateurs postiers dans des réunions préparant le 1er mai, et révoqué le 8 mai avec six autres postiers (« le groupe des sept »). Ces révocations furent un élément déterminant du déclenchement de la 2e grève des PTT de l’année, qui se termina par la révocation de plus de 800 personnes. Le 13 mai, il prit la parole dans un meeting des PTT à la Bourse du travail de Rouen, réunion à laquelle assistèrent 300 employés et ouvriers des Postes, mais la grève ne prit pas. Seuls une douzaine de commis de Rouen RP se mirent en grève, puis reprirent le travail le lendemain. Tristan Lamy passa le reste de la grève à Paris, et prit régulièrement la parole dans les meetings parisiens.

En juillet, il participa au 9e congrès de l’Association Générale des PTT, et fut placé à la tribune du congrès. Durant l’été il fut réintégré dans les PTT, mais déplacé à Creil. Le 7 décembre 1911, toujours à Creil, il fut élu représentant du personnel titulaire au conseil de discipline régional de Paris, pour le groupe VII (Commis).

En 1920 il avait vraisemblablement quitté les PTT, puisqu’il déclara être archiviste lors de son deuxième mariage.

En 1934 il habitait Le Blanc dans l’Indre. Le 22 février 1934, il fut nommé officier d’académie pour services rendus à l’enseignement professionnel.

Le 31 mars 1907, il s’était marié à Blois avec Alexandrine Moreau. Il se remaria le 23 mars 1920 à Paris (XVIIIe) avec Marie Defressine. Il mourut au Blanc, le 20 septembre 1960.