Par Maurice Moissonnier
Né à Calais (Pas-de-Calais) le 20 août 1859 ; célibataire ; tulliste ; militant guesdiste.
Le 29 juillet 1894 un télégramme du commissaire spécial de Calais signalait au préfet du Rhône l’arrivée à Lyon d’« anarchistes » calaisiens.
En fait, il s’agissait de tullistes chassés par la crise de l’industrie du tulle qui, devant les tracasseries policières, ne tardèrent pas à affirmer publiquement leur position :
« Nous estimons que l’on ne peut pas être républicains sans être socialistes ; notre but est le triomphe de la vraie République démocratique, par conséquent nous devons combattre tout ce qui peut nuire à son développement, aussi bien les hallucinés comme Vaillant, Caserio et d’autres misérables de ce genre et qui s’intitulent anarchistes, que les panamistes comme Baïhaut qui profitent du titre de représentant du peuple pour le voler plus facilement et qui s’intitulent républicains de gouvernement [...] Si les lois sont faites contre les socialistes, nous les subirons, mais nous protestons énergiquement contre l’épithète d’anarchistes que nous donne méchamment M. le Commissaire de police de Calais ».
Par Maurice Moissonnier
SOURCE : Écho du Rhône, 13 août 1894 (Arch. Dép. Rhône, 4 M 18).