LE FEBVRE Yves (ou LE FÈVRE Yves)

Par Justinien Raymond

Né à Morlaix (Finistère) le 14 décembre 1874 ; mort à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) le 21 janvier 1959 ; magistrat ; il fut un certain temps militant socialiste du Finistère.

Le Febvre était le fils d’un médecin de Morlaix, un des chefs locaux du Parti républicain et, par sa mère, née de Laubrière, sa grand-mère née de Kerdanet, son arrière-grand-mère née de Kérouarts, il était apparenté à toutes les vieilles familles nobles de Bretagne. Il n’en adhéra pas moins au socialisme dès sa jeunesse et était déjà, en 1898, son orateur écouté à Morlaix. Il participa, en 1899, à Brest, à la manifestation en faveur de Dreyfus à l’occasion de son retour de l’île du Diable. En décembre 1899, salle Japy à Paris, il fut le seul délégué du Finistère au premier congrès général des organisations socialistes françaises. Il portait les mandats du syndicat de l’Ameublement de Brest et du groupe socialiste de Morlaix affilié au POF. Au congrès de la salle Wagram (1900), il représenta plusieurs organisations de la fédération autonome, groupes politiques, syndicats, une coopérative, ainsi qu’un groupe de Fougères (Ille-et-Vilaine). La fédération de Bretagne le délégua au congrès du PSF à Tours en 1902, au congrès national du Parti socialiste à Chalon-sur-Saône (octobre 1905). Élève à l’École des hautes études politiques, en même temps qu’étudiant en droit, il connut Jaurès chez les Kergomard et lui voua une fervente admiration. En 1909, à l’issue d’une tournée de conférences en Bretagne, le grand tribun se reposa quelques jours à la Vieille Roche, la demeure d’Yves Le Febvre aux portes de Morlaix.
En 1906, la jeune fédération socialiste SFIO du Finistère posa la candidature de Le Febvre dans la 1re circonscription de Morlaix où il obtint 999 voix, et se retira en faveur du candidat républicain. Deux ans plus tard, il fut élu conseiller municipal de Morlaix, mais d’impérieuses raisons de santé le contraignirent à abandonner la vie politique militante, sinon toute activité. Nommé juge de paix à Plouescat, il y fonda La Pensée bretonne, revue qui parut chaque mois de juin 1913 à août 1914 et de janvier 1917 à décembre 1925. Muté à Lannion en 1917, il poursuivit une carrière judiciaire qu’il termina comme conseiller à la cour d’appel d’Amiens. À dater d’avril, 1918, il publia Les Cahiers bretons qui connurent cinq numéros. Une association Yves Le Febvre s’est créée à Morlaix. « Son but est de protéger la mémoire, la pensée et l’œuvre de ce socialiste breton, ami de Brunellière. Elle a réalisé une exposition sur sa vie et son œuvre. » ŒUVRE :
Journaux et revues :
outre les revues citées dans la biographie, Y. Le Febvre collabora au Cri du Peuple et au Breton socialiste.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article82366, notice LE FEBVRE Yves (ou LE FÈVRE Yves) par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

Par Justinien Raymond

Écrits divers : L’Ouvrier étranger et la protection du travail national, Thèse de doctorat en droit. — La Gaule conquérante, fresque historique en 4 vol. — Sur la pente sauvage de l’Arrée, 1910. — La Terre des Prêtres, roman à thèse qui déchaîna les passions. — Claude Jegou, paysan de l’Arrée, œuvre où se manifeste une profonde connaissance du monde paysan.

SOURCES : Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes, I, op. cit., p. 272. — Dictionnaire du Finistère, Brest, 1911. — Robert Gravot, La Pensée bretonne d’Yves Le Febvre. — G.-M. Thomas, « Yves Le Febvre (1874-1959), Cahiers de l’Iroise, n° 1, 1960. — Compte rendu du congrès de Japy, p. 432. — Cl. Willard, La Correspondance de Charles Brunellière, socialiste nantais, 1880-1917, Paris, 1968. — CDMOT, bulletin annuel, n° 12, janvier 1992.

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