LEPERS Achille, Joseph

Par Justinien Raymond

Né et mort à Roubaix (Nord) : 15 septembre 1845-4 septembre 1926 ; bâcleur, puis tisserand comme son père, enfin sapeur-pompier ; militant du syndicalisme, de la coopération et du socialisme.

A. Lepers naquit dans une famille ouvrière, travailla dès son plus jeune âge et s’instruisit à peu près seul. Marié en 1866, il éleva douze enfants en exerçant la profession de tisseur à domicile.
En 1869, avec Henri Carrette, Lepers fonda l’Association professionnelle des tisserands de Roubaix, embryon de la chambre syndicale organisée en 1872. Il fut délégué à l’Exposition universelle de 1878. Chassé des usines pour son activité syndicale et politique, Lepers entra dans les sapeurs-pompiers sans cesser de militer. Avec Victor Renard, il fonda la fédération du Textile et en fut le trésorier jusqu’en 1925 : il fonda l’Internationale du Textile avec Tom Shaw. Il assista au Ve congrès national des syndicats tenu à Marseille en septembre 1892 et au XVIIe congrès national corporatif — 11e de la CGT — tenu à Toulouse du 3 au 10 octobre 1910. Élu conseiller prud’homme en 1887, il présida ce tribunal pendant trente ans à partir de 1890.
Avec H. Carrette, Lepers fonda le PO à Roubaix ; avec lui et avec Liévin Bailleul, il organisa le premier Premier Mai. Candidat malheureux au conseil municipal le 22 novembre 1874, il fut élu en 1884, siégea à l’Hôtel de ville dans toutes les municipalités socialistes jusqu’en 1919 et fut réélu en 1925. De 1892 à 1901, il fut adjoint au maire Henri Carrette. Une large partie de son activité se déroula au sein du POF. Il participa à ses congrès nationaux de Lille (1890), Marseille (1892), Ivry-sur-Seine (1900) et Roubaix (1901) ainsi qu’au congrès international de Londres (1896). Il fut encore délégué aux deux premiers congrès généraux des organisations socialistes françaises à Paris, salle Japy (1899) et salle Wagram (1900). Aux élections législatives de 1902, Lepers porta les couleurs guesdistes à Saint-Dié (Vosges), dans un département où le mouvement socialiste était encore embryonnaire.
Avec l’âge et les fatigues d’une vie de travailleur et de militant chargé de famille, l’action de Lepers se ralentit après l’unité. Elle fut encore assez notable pour lui valoir la déportation sous l’occupation allemande en 1915. Il mourut à un âge avancé, assez longtemps après la Première Guerre mondiale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article82523, notice LEPERS Achille, Joseph par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 15 juillet 2017.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Mun. Roubaix, I, DA, OC, 17 et F 11 B 3 et 4 (dossier bleu). — Arch. Dép. Nord 154 M 68. — Comptes rendus des congrès socialistes. — L’Égalité, mai 1892. — Le Journal de Roubaix, mai 1892. — La Bataille, 12 septembre 1926, — Cl. Willard, Les Guesdistes, op. cit., pp. 631-632.

ICONOGRAPHIE :Le Journal de Roubaix, 5 septembre 1926.

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