LE TREHUIDIC Jean-Marie

Par Gilles Pichavant

Né le 18 juin 1861 à Douarnenez (Finistère) ; mort à Brest, le 1er octobre 1921 ; menuisier ; syndicaliste CGT ; militant socialiste du Finistère.

Le Théhuidic était le fils d’un patron de cabotage de l’île d’Arz (Morbihan). Venu à Brest, il y fut ouvrier menuisier, secrétaire du syndicat du Bâtiment avant de s’établir à son compte. Son frère, installé à Douarnenez (Finistère), devint cadre dans la conserverie Béziers, puis directeur de l’usine Béziers de Lorient (Morbihan). Le 22 octobre 1887 à Brest (Finistère), il épousa une repasseuse, Catherine Meley, veuve Le Floch.

En 1894 il fut membre du bureau syndical du syndicat des ouvriers charpentiers et menuisiers de Brest, dont le bureau était constitué de Normand*, président ; Fabre*, secrétaire, et Le Tréhuidic, trésorier. En 1902 il devint le président du syndicat, avec Tréguer*, comme secrétaire ; Le Dall, secrétaire adjoint ; Louis Auffret*, trésorier ; Savary*, Barnabas*, et Jean Herry* membres du conseil syndical. En 1907, il était secrétaire du syndicat.

En 1904, il fut élu conseiller municipal de Brest. Ce fut l’« homme aux parfums » (Echo de Paris, 20 avril 1906, article « A Brest »). Son bref passage au conseil municipal le rendit en effet célèbre pour avoir réclamé l’augmentation de la taxe d’octroi sur les savons parfumés : « Au moins, on sera peut-être moins incommodé rue de Siam. Il n’est pas rare que je rentre avec la migraine, tellement les grandes dames laissent une traînée odorante sur leur passage » (séance du conseil du 24 juillet 1904, cf. Siegfried, Tableau politique de la France de l’Ouest, éd. de 1964, p. 204).

Il démissionna le 8 février 1905 de son poste d’adjoint au maire pour se consacrer à sa tâche de secrétaire de la Bourse du Travail, poste qu’il occupa jusqu’à l’entrée en fonctions de Jules Roullier (juillet 1905) ; il demeura alors trésorier et concierge de la Bourse. Le 4 mai 1906, il fut arrêté avec plusieurs autres militants accusés d’incitation de militaires à la désobéissance (diffusion d’un appel aux soldats à l’occasion du 1er mai) et d’entrave à la liberté du travail (lettres de menaces adressées aux employeurs pour les inciter à fermer leurs chantiers et ateliers). C’est à cette occasion que l’on fit chez lui (c’est-à-dire à la Bourse du Travail dont il était concierge) la découverte relatée par le préfet du Finistère dans son rapport de juin 1906 (archives du Finistère, série M) : « Le commissaire central trouva chez le ménage Le Trehuidic deux paquets dont il demanda le contenu. « Ce sont, répondit Mme Le Trehuidic en présence de son mari, des capotes anglaises, deux grosses destinées à être distribuées dans les familles ouvrières par la Jeunesse syndicaliste pour limiter la natalité. » Le Trehuidic fut libéré au début de juillet.

Jean-Marie Le Tréhuidic fut juge prud’homme dès avant 1904. Le 25 avril 1909, juge sortant pour la 1ère catégorie, il fut réélu avec Alexandre Mével*, ainsi qu’André Hamon*, maçon, nouveau candidat. En mai 1919, il était président de la société mutualiste N°2 ; présenté par l’Union mutualiste du Finistère, il fut élu à la commission cantonale d’assurance aux vieillards infirmes et incurables de Brest.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article82606, notice LE TREHUIDIC Jean-Marie par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 28 décembre 2021.

Par Gilles Pichavant

SOURCES : Arch. Nat. BB 18/ 2 234, F7/ 13 567 et F7/ 13 602. — Arch. Dép. Finistère, série M, dont 10M 22 — État civil de Brest, 1921. — G. Thomas, Brest la Rouge, 1962. — G. Baal, La Bourse du Travail de Brest, 1904-1914, Mémoire de Maîtrise, 1971 (CHS). — La Dépèche de Brest, 20 janvier 1906, 26 avril 1909, 21 mai 1919. — Notes de Gilles Pichavant.

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