MAILLARD Gabriel

Par Justinien Raymond

Journaliste, correspondant de La Petite République ; militant socialiste de la Sarthe.

Maillard apparut dans le mouvement socialiste sarthois en 1895 : il fonda au Mans le Groupe central socialiste, ouvert à toutes les tendances, et il en fut le secrétaire. Les tentatives antérieures de groupement dont la première remontait à 1884 furent sans lendemain. L’originalité de Maillard, c’est d’avoir, le premier, réussi à organiser solidement un groupe avec réunions mensuelles au café du Nord, place de la République, et de lui avoir donné un journal qui d’ailleurs ne vivra que quelques mois, Le Peuple manceau. Son action dépassa les limites du Mans. Il mena une active propagande dans les bourgades du département. En compagnie de Gérault-Richard, il constitua un groupe à La Flèche en février 1896.
Les élections municipales de 1896 furent l’occasion d’une scission, les uns souhaitant l’union avec les radicaux, les autres, dont Maillard, la rejetant et maintenant le groupe central socialiste. Celui-ci se scinda à nouveau, l’année suivante. Alors, Maillard fonda, le 1er juin 1897, le comité révolutionnaire socialiste avec l’aide du député Chauvin, originaire de la Sarthe, que les journaux de droite appelaient « le député coiffeur ». Le comité révolutionnaire socialiste dont Maillard était le secrétaire adhéra au PSR. À sa tête, Maillard mena une ardente bataille dreyfusarde. Les trois groupes socialistes du Mans s’unirent dans une Alliance socialiste en vue des élections législatives de 1898, dans un but de propagande, mais sans présenter de candidats. Il n’en subsistait que deux en 1900 : ils présentèrent une liste commune de vingt-sept candidats qui groupèrent 1 300 voix aux élections municipales du Mans.
Ce rapprochement conduisit à la fusion en un comité socialiste dont Maillard fut le premier secrétaire. Ce dernier l’entraîna à adhérer à la fédération socialiste de Basse-Normandie (2 mars 1902) et par là au PSF. Sur les instances de Maillard, le Comité socialiste se prononça contre Millerand pour le congrès de Bordeaux (1903). Le 6 janvier 1907, il se trouvait être la section du Mans de la fédération socialiste SFIO de la Sarthe. Mais l’action de Maillard, déjà ralentie, allait cesser : pour raison de santé, il quitta Le Mans pour le Midi au cours de l’année 1907. Ainsi disparut de la scène sarthoise « ce type classique du militant d’alors, chapeau mousquetaire à larges bords, lavallière noire, barbiche affilée comme une dague » (Collet).

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article82857, notice MAILLARD Gabriel par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 23 novembre 2022.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II, op. cit., pp. 545 à 550, passim. — Renseignements fournis par M. Collet, professeur honoraire au Mans.

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