ROTH Émile

Le père d’Émile Roth était chaudronnier aux ateliers de chemin de fer de Bischheim. Syndicaliste et politisé très jeune, il avait appartenu au Parti social-démocrate allemand avant d’être membre fondateur du Parti communiste français. Catholique d’origine, il était devenu libre-penseur. Sa mère soutenait les opinions de son mari et vendait même la presse communiste le dimanche, sans avoir jamais adhéré au parti. Émile fut le second de quatre enfants. Il fit ses études à l’école primaire de Strasbourg-la Robertsau jusqu’au certificat d’études, puis entreprit un CAP de tourneur sur métaux aux ateliers de Bischheim. Il adhéra à la Jeunessse communiste.
En 1939, la famille fut évacuée à Périgueux (Dordogne), et rentra à Strasbourg annexée au Grand Reich pendant l’été 1940. Émile Roth fut incorporé de force dans la Wehrmacht. Il ne trouva pas l’occasion de s’évader en passant la nouvelle frontière au col de la Schlucht car le passeur venait d’être arrêté. Il fit donc la guerre en Italie. Il rentra à Strasbourg en 1945 et retrouva sa place aux ateliers. Il eut un grave accident de travail en 1949. Une locomotive lui broya la jambe droite. Cela mit fin à ses activités sportives au sein du Rotsport (Sport Rouge, c’est-à-dire la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT).
Il adhéra au Parti communiste en 1945 et y resta jusqu’à sa mort. Après une école d’un mois, il devint secrétaire de la section de Bischheim, et fut élu au comité fédéral de 1957 à 1962. Il s’occupait en particulier de la préparation de la fête de l’Humanité à Paris, et devint même à ce titre membre du secrétariat fédéral pendant trois mois, en 1962. Il fut ensuite membre du bureau fédéral de 1965 à 1966, et membre du comité fédéral de 1966 à 1968. Il participa aussi à plusieurs écoles fédérales, à Lutzelhouse (Bas-Rhin).
Membre de France-RDA, il fit de nombreux voyages à Dresde, avec René Hartmann, lors des manifestations du 1er Mai. Militant de la CGT, il fut secrétaire adjoint du syndicat CGT des cheminots de Bischheim en 1957, puis en 1965 et 1966. Il fut aussi secrétaire du secteur Bas-Rhin de 1959 à 1962 au moins.
Il s’était marié en 1947 à Suzanne Provang, aide-comptable au grand magasin Magmod à Strasbourg, militante communiste.