MANGE Jean-Claude

Jean-Claude Mange, dont les parents étaient petits propriétaires dans le Doubs, devint mécanicien et s’installa à Chalon où il fonda littéralement le Parti socialiste en 1894. C’est à l’occasion des élections municipales complémentaires qui eurent lieu cette année-là qu’il créa un « Groupe du Parti ouvrier socialiste chalonnais », association de « citoyens conscients et dévoués appartenant à diverses conditions sociales, comprenant qu’il n’y a rien à attendre de la classe dirigeante, toujours avide de privilèges » (Programme du Parti ouvrier socialiste de Chalon-sur-Saône, Chalon, 1895, p. 3). Le groupe, dont les statuts furent adoptés en janvier 1895, adhéra à la fédération de l’Est du Parti ouvrier, et Mange en fut jusqu’à sa mort prématurée et inattendue le véritable leader.
Élu au conseil municipal le 1er mai 1892 (sa liste avait rassemblé 900 voix), il conserva son mandat jusqu’aux élections des 3 et 10 mai 1896. Réélu aux élections complémentaires des 5 et 12 mars 1899, il demeura conseiller jusqu’aux élections des 6 et 13 mai 1900. Mange parcourut toute la région pour fonder des groupes socialistes. Organisateur remarquable, c’était aussi un militant ouvrier combatif : le sous-préfet le rendit responsable des violentes manifestations qui se déroulèrent à Chalon au début de juin 1899. Sa mort priva la région d’un animateur exceptionnel. Les travailleurs s’en rendaient compte : six cent cinquante personnes, drapeau rouge en tête, suivirent son enterrement purement civil. Il laissait deux enfants, un fils, Jean-Claude, tourneur sur métaux, et une fille mariée à un pâtissier, Raguillet-Mange (1870-1940), qui sera en mars 1914 candidat SFIO au conseil municipal.