Par Jean-Pierre Bonnet
Né le 29 novembre 1914 à Laval (Mayenne) ; cheminot ajusteur puis cadre ; résistant ; syndicaliste CGT et communiste ; révoqué en 1948, réintégré puis de nouveau révoqué en 1949.
Entré au chemin de fer comme apprenti ajusteur le 25 janvier 1932, René Rouault fut d’abord en poste au dépôt de Trappes, avant d’obtenir une mutation aux ateliers de La Folie-La Garenne (Seine-et-Oise). À la veille de la guerre, il militait activement à la CGT réunifiée et au Parti communiste, auquel il avait adhéré en 1935 à Trappes. Il effectua son service militaire d’octobre 1935 à octobre 1937 et fut mobilisé en 1939. À son retour de la guerre, en juillet 1940, René Rouault réorganisa le Parti communiste clandestin aux ateliers de La Folie et devint l’un des responsables de l’appareil sur Paris-Ouest. Il participa ensuite à la formation d’un groupe de l’Organisation spéciale destiné à préparer les sabotages à la SNCF. Passé à la clandestinité en juillet 1942, il fut immédiatement révoqué et activement recherché par les services de police. De juillet 1942 à septembre 1944, il exerça au sein des FTPF diverses fonctions, en particulier comme responsable intercadres sur la région Nord. Il termina la guerre comme colonel FTPF, fut homologué capitaine FFI et obtint à la Libération la médaille de la Résistance avec rosette.
En septembre 1944, René Rouault devint permanent auprès du comité central du Parti communiste. Il fut d’abord responsable national des cadres pour les Jeunesses communistes, aux côtés de Raymond Guyot et de Léo Figuères, jusqu’à la création de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF) en mars 1945. Il travailla ensuite à la commission centrale de contrôle politique aux côtés d’Henri Gourdeaux et de Mounette Dutilleul.
Pour pouvoir assurer les soins médicaux à sa femme atteinte de tuberculose, René Rouault demanda sa réintégration à la SNCF et fut nommé le 1er juillet 1947 au dépôt d’Achères. Six mois plus tard, il fut révoqué à l’issue de la grève de novembre-décembre 1947. Réintégré l’année suivante, il fut déplacé d’office au dépôt de Mantes. Animateur de la grève de vingt-quatre heures décidée en novembre 1948 en solidarité avec les mineurs en lutte, il fut à nouveau révoqué en février 1949 et ne fut pas réintégré en dépit des interventions répétées de la Fédération des cheminots.
Après avoir passé quelques années au journal Miroir-Sprint, René Rouault travailla pendant vingt-cinq ans dans la métallurgie où il fut victime de multiples licenciements pour activités syndicales et politiques. Il termina sa carrière de métallo chez Flohic-Schlumberger d’où il partit en préretraite en 1974 suite à un licenciement économique. À partir de cette date, il fut secrétaire des retraités et pré-retraités de Flohic-Schlumberger (180 adhérents).
Par Jean-Pierre Bonnet
SOURCE : Arch. Fédération CGT des cheminots.