MARTIN Claudius

Exerçant son métier à Paris d’abord où il l’avait appris, puis à Troyes de 1878 à 1883, Claudius Martin y fut un membre actif de la société de Libre Pensée. Doué d’une certaine culture, ayant fait des études dans un séminaire, très anticlérical, il mena une active propagande dans le département, prit part à la rédaction des journaux éphémères lancés par son camarade Odin, Le Damné, La Solidarité (1882). Il adhéra au Parti ouvrier et fut, du 1er janvier au 25 février 1883, l’administrateur-gérant du Travailleur troyen où l’anticléricalisme demeurait la note dominante, malgré la volonté de faire une part au mouvement ouvrier.
Martin s’installa ensuite à Reims et, tout en continuant son action anticléricale, milita au groupe socialiste « La Défense des Travailleurs ». Sa culture, plus poussée que celle des ouvriers tisseurs qui formaient le gros des troupes socialistes, lui conférait un certain prestige. Dans les conférences, assez nombreuses, qu’il fit à Reims en 1883, il se plaisait à citer Homère et Proudhon.
Assez forcené dans l’anticléricalisme, il était socialiste modéré, adepte de la révolution pacifique, préconisant surtout l’association, les réformes. Martin était un représentant typique de l’ancienne génération proudhonienne. Aussi entra-t-il en conflit avec les collectivistes de Reims et refusa-t-il de participer à la rédaction du journal La Défense des Travailleurs. Finalement, il quitta le groupe socialiste en mars 1884.