MENVIELLE Lucien

Né à Marseille (Bouches-du-Rhône) en 1855. Fils d’un contrôleur des Douanes, Menvielle fut lui-même douanier dès l’âge de dix-huit ans. Mais il quitta l’administration des douanes lors de la crise du 16 mai 1877 pour se consacrer au journalisme. Il avait déjà collaboré à la presse littéraire. En 1878, il entra à la Jeune République avec Clovis Hugues. En 1883 il cessa de collaborer à cet organe devenu Le Petit Provençal pour exercer, à Gap, les fonctions de rédacteur en chef des Alpes républicaines. En 1884, Granet l’appela à Paris, à la Nouvelle Presse. Il revint à Gap en 1885, puis alla diriger le Réveil du Dauphiné à Grenoble jusqu’en 1888, date à laquelle il rejoignit le Petit Provençal.
Menvielle s’était marié à Aix en 1881. Là il fut élu conseiller municipal en tête de liste sans être candidat : il refusa ce mandat. Au cours de sa vie, il eut plusieurs duels dont un à Grenoble avec Gustave Naquet.
Menvielle, journaliste de talent, était un écrivain, grand admirateur de Flaubert. Il se distingua aussi par certaines prises de position dans sa profession de journaliste qui fut toute sa vie militante. Alors que beaucoup de socialistes négligeaient ou ignoraient l’action coloniale, il mena une campagne anticolonialiste dans le Petit Provençal en 1895 et les années suivantes. Il présenta la campagne de Madagascar comme une diversion bourgeoise et capitaliste destinée à détourner l’attention du prolétariat opprimé. Il condamnait le gaspillage qu’entraînaient les expéditions coloniales alors que la Provence et la Corse étaient négligées. Il condamna également l’agression italienne contre l’Ethiopie et la guerre américaine à Cuba.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article83332, notice MENVIELLE Lucien , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

ŒUVRE : Carnets d’un flâneur (1884). — À travers la Provence. — Géographie des Hautes-Alpes. — Bavardages (1891).

SOURCES : Les journaux auxquels il collabora. — Étienne Bellot, in Les Hommes du jour à Marseille, 1re année, n° 1, 1er octobre 1891, pp. 24 à 28. — A. Olivesi, « Les Socialistes marseillais et le problème colonial », Le Mouvement social, n° 46, janvier-mars 1964.

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