MICHEL Eugène

Par Didier Bigorgne, Henri Manceau

Ouvrier métallurgiste ; syndicaliste et militant du POSR dans les Ardennes ; conseiller municipal de Nouzon (1892-1900).

Originaire de Nouzon (Ardennes), Eugène Michel exerçait le métier de mouleur à l’usine Jovin dans sa ville natale.

Eugène Michel mena une activité syndicale. Adhérent de la puissante chambre syndicale de la métallurgie de Nouzon, il fonda le 29 avril 1890 le syndicat des mouleurs de Nouzon qui comptait deux cent quatre vingts adhérents lorsqu’il s’affilia à la Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes et au POSR : il en devint le secrétaire. Le 23 octobre 1890, il fut renvoyé de l’usine ; après trois jours de grève, les mouleurs de chez Jovin obtinrent sa réintégration.Michel arbitra en février 1894 une grève à Deville. Le mois suivant, il lança un questionnaire aux syndicats des mouleurs de France en vue de la tenue d’un congrès.

Eugène Michel joua aussi un rôle politique. Il milita au cercle d’études sociales La Revendication de Nouzon. Le 11 septembre 1892, il fut élu conseiller municipal, avec l’étiquette POSR lors d’une élection complémentaire. Réélu aux élections de mai 1896 sur la liste POSR à Nouzon qui remporta la totalité des sièges à Nouzon, il siégea au conseil municipal jusqu’en 1900.

A ce titre, Eugène Michel participa à plusieurs congrès. Il fut délégué au 2ème congrès national des conseillers municipaux socialistes de France et des colonies qui se tint à Saint-Denis du 13 au 16 juillet 1893. Le 7 février 1897, il assista à Mohon au premier congrès des conseillers municipaux socialistes des Ardennes. Le 13 juin suivant, à Nouzon, il participa au 2ème congrès départemental : il devint membre du secrétariat, pour l’arrondissement de Mézières, de la Fédération des conseillers municipaux socialistes des Ardennes.

Ses activités politiques et syndicales valurent à Eugène Michel d’être inquiété par la police et la justice en 1894, à l’occasion des attentats anarchistes. Dans le courant du mois de novembre, les gendarmes perquisitionnèrent à son domicile suite à une dénonciation anonyme l’accusant de détenir de la dynamite. Le 8 décembre suivant, il fut condamné à cinq francs d’amende par le tribunal de police pour avoir organisé le 23 octobre à Nouzon, une réunion publique sans déclaration préalable. Enfin, le 27 décembre, le procureur général de la direction des affaires criminelles de Nancy demanda au Garde des Sceaux la dissolution des chambres syndicales de Nouzon, sous prétexte que Michel portait le drapeau rouge lors de la manifestation du 1er mai 1893.
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Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article83422, notice MICHEL Eugène par Didier Bigorgne, Henri Manceau, version mise en ligne le 12 février 2016, dernière modification le 12 février 2016.

Par Didier Bigorgne, Henri Manceau

Sources : Arch. Fédération des Travailleurs socialistes des Ardennes (médiathèque de Charleville-Mézières).—L’Emancipateur, 1891 à 1895.—Le Socialiste Ardennais, 1895 à 1900— Presse locale.

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