MICHEL Adrien (?)

Michel arriva dans le Rhône en décembre 1894 pour, sur la recommandation de Jules Guesde, devenir secrétaire de rédaction au Peuple de Lyon. En dehors de ses fonctions de journaliste, il devint bientôt un des plus ardents propagandistes du POF et du marxisme de la région ; il orienta particulièrement son action vers la vallée ouvrière du Gier, où il fit, en 1895, une tournée de conférences, prenant notamment la parole à Saint-Étienne, Saint-Chamond et Rive-de-Gier (Loire). Mais, à la fin de l’année, il gagna Paris comme rédacteur à la Petite République et semble s’être éloigné un certain temps du guesdisme.
À la fin de l’année 1896, sans doute, Édouard Mayeux, dont il était l’ami, lui demanda de venir à Roanne, comme rédacteur de L’Avant-Garde et bibliothécaire municipal auprès du maire guesdiste Augé. Intelligent, cultivé, un peu effacé aussi, il devint rapidement l’un des leaders du Parti ; le 1er mai 1897, il fut le principal orateur de la manifestation. Plus qu’un meneur, il fut un organisateur et prit une part active, au cours des années suivantes, à la tentative d’unification des socialistes de la Loire ; en novembre 1900, il présida la séance inaugurale du congrès de la Fédération socialiste autonome que les groupes guesdistes roannais venaient de rejoindre après le départ pour Paris de Mayeux. Mais rapidement, hostile à l’opportunisme du maire Augé, il suivit Darancy au groupe des « Coopérateurs socialistes » fidèles à la ligne révolutionnaire du POF. Après la rupture d’Augé avec le guesdisme, en octobre 1902, après la dissolution, par le congrès d’Issoudun, et de « l’agglomération roannaise » et du groupe dissident, il fut de ceux qui, avec Darancy, reconstituèrent l’organisation locale du socialisme révolutionnaire, embryon de la future SFIO à Roanne ; il participa au premier rang à la violente campagne contre les « renégats » et, en 1908, il était toujours l’un des leaders les plus en vue de la section du Parti socialiste SFIO.