MONTBRAND Raoul, dit Métro

Fils d’un instituteur et d’une receveuse des postes, né dans une famille de 9 enfants, Raoul Montbrand, obtint une demi bourse pour suivre des études à l’école primaire supérieur de Die (Drôme). Après avoir obtenu le baccalauréat, il entra dans l’administration des PTT et vint à Paris.

Rédacteur à l’administration centrale, Montbrand fut délégué par ce groupe aux congrès de l’Association générale des agents tenus en 1908 et 1909 ; Louis Barthou, le ministre des travaux publics, le décrivit ainsi : « Je revois à la tête des délégations Raoul Montbrand, dont la physionomie ouverte, l’esprit distingué et clair, la froide résolution m’avait frappée. Je lui proposait une place dans mon cabinet, non pour l’annihiler, mais pour utiliser son expérience. Il refusa dignement. »

Raoul Montbrand joua un rôle très actif durant la grève de mars 1909 à Paris, au cours de laquelle il présida ou prit la parole de nombreux meetings. Il fut suspendu en avril, et, le 27 avril, fut interrogé avec les autres dirigeants de l’AG des Agents, sur un dossier établi sur chacun d’eux. Le 17 mai, le conseil de discipline vota sa révocation, et ce fut le même Barthou qui la signa.

Il fonda alors une petite coopérative ouvrière « la Séquanaise électrique » pour la fabrication d’appareils téléphoniques.

Réintégré dans ses fonctions de rédacteur, Raoul Montbrand fut élu en 1911 secrétaire général de l’association générale et fit paraître Le Professionnel des PTT, journal de la tendance syndicaliste au sein de l’AG et y écrivit sous le pseudonyme de « Métro ». Il fut élu cette même année à la commission extraparlementaire qui venait d’être créée pour remplacer le sous-secrétariat d’État aux PTT et qui était chargée d’étudier les revendications des organisations postales.

En 1912, après un voyage comme contrôleur des services maritimes postaux sur la ligne de l’Amérique du Sud, il présenta un rapport qui fut remarqué par De Monzie, sous-secrétaire d’État, qui lui proposa de créer un Office des transports de la Marine marchande, ce qu’il accepta après avoir demandé et obtenu l’autorisation de l’AG.

Vint la Première Guerre mondiale. Raoul Montbrand, en tant que directeur de l’Office de la Marine marchande, fut maintenu sur place. Mais il s’engagea et, le 23 octobre 1915, partit comme caporal au 275e régiment de ligne, puis il passa sergent au 261e régiment d’infanterie ; il eut l’artère fémorale gauche sectionnée par un éclat d’obus devant Thiaumont et mourut le 28 juin 1916.

Un stade de Pantin, porte son nom.