MONZIE Anatole (de) [MONZIE Pierre Armand Anatole de]

Par Roland Andréani

Né le 22 novembre 1876 à Bazas (Gironde), mort le 11 janvier 1947 à Paris VIIe arr. ; avocat ; socialiste, puis républicain socialiste ; député et sénateur du Lot ; ministre.

Avocat à Paris, Anatole de Monzie participa au mouvement socialiste au temps de l’affaire Dreyfus et des premières tentatives d’unification. Présent au congrès du POF à Montluçon (1898), il fut le délégué du syndicat des teinturiers et apprêteurs d’Amiens (Somme) à la salle Japy (décembre 1899), mais intégré au cabinet du ministre Joseph Chaumié depuis 1902, il n’adhéra pas à la SFIO en 1905. Député de l’arrondissement de Cahors (Lot) le 7 novembre 1909, réélu en 1910, il attendit 1911 pour rejoindre le groupe parlementaire républicain socialiste en même temps que le parti qui, alors en cours de constitution, allait se diviser en 1913, l’année où débuta au gouvernement Barthou la carrière ministérielle de Monzie. Rangé alors aux côtés d’Aristide Briand, le député du Lot fut réélu en 1914, mais ayant échoué au scrutin de liste en 1919, il retrouva un siège au Sénat dès le 11 janvier 1920. Ayant adhéré au Parti républicain socialiste reconstitué en 1923, il revint au gouvernement après la victoire du Cartel des gauches pour être d’abord en avril 1925, l’éphémère ministre des Finances permettant au président du Conseil Édouard Herriot de présenter sans le moindre espoir de succès, un projet d’impôt sur le capital.
Opposé à l’Union nationale, Monzie se rangea dans la faction de gauche du Parti républicain socialiste et socialiste français né de la fusion de 1926 et déjà divisé. Effective dès 1928, la scission le plaça donc dans la formation qui devait être l’année suivante le quatrième Parti socialiste français dont, redevenu député du Lot le 20 octobre 1929, cette fois dans la circonscription de Figeac, il fut le quatorzième et le plus illustre membre du petit groupe parlementaire. Le succès de l’Entente des gauches en 1932 amena le rapprochement des deux factions dont les bases militantes se réduisaient dans des départements moins dépourvus que le Lot où Monzie ne s’était jamais préoccupé de l’implantation d’un parti, ne misant que sur la popularité personnelle.
Ministre de l’Éducation nationale dans cinq gouvernements successifs du 3 juin 1932 au 30 janvier 1934, le député réélu fut à l’origine de l’Encyclopédie française mise en œuvre par Lucien Febvre. Le regroupement le 3 novembre 1934 des deux partis séparés depuis 1928 avec les dissidents de 1933 de la SFIO conduisit Monzie dans l’Union socialiste républicaine qui allait être l’une des composantes du Front populaire, même si la réélection dans la circonscription de Figeac, le 3 mai 1936, fut acquise contre le communiste Jean Cassagnade, devancé de peu au premier tour. Redevenu ministre dans les cabinets Daladier et Reynaud, Monzie vota les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article83615, notice MONZIE Anatole (de) [MONZIE Pierre Armand Anatole de] par Roland Andréani , version mise en ligne le 21 septembre 2021, dernière modification le 21 septembre 2021.

Par Roland Andréani

SOURCES : Arch. Dép. Gironde, état civil de Bazas. — Arch. Paris, état civil, 7e arrondissement. — Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — Compte rendu du congrès de Japy. — Le Temps, 11 juin 1902 p. 2, 18 juin 1903 p. 3, 26 janvier 1905 p. 4, 9 janvier 1906 p. 3, 9 novembre 1909 p. 1, 12 janvier 1920 p. 2, 22 octobre 1929 p. 4, 5 mai 1936 p. 3 (BNF Gallica). — Yves Billard, Le Parti républicain socialiste de 1911 à 1934, thèse, histoire, Paris 4, 1993.

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