MORET Jules, Célestin, Joseph, Ambroise

Par Justinien Raymond

Né à Fourmies (Nord) le 9 décembre 1869 ; docteur en médecine ; militant socialiste du Nord.

Jules Moret était l’un des quatre enfants d’une famille de pâtissiers. Il commença ses études au petit séminaire de Cambrai et les termina au collège Notre-Dame à Valenciennes. Bachelier, il étudia la médecine à la Faculté catholique de Lille pendant deux ans, puis à Paris où il fréquenta en même temps l’école spéciale des langues orientales vivantes. En 1894, il fut reçu docteur en médecine et diplômé des langues orientales.
Au cours de ses études à Paris, il fut gagné par le socialisme et il participa à la fondation du groupe des Étudiants collectivistes adhérant du POF et de la revue du socialisme scientifique l’Ère nouvelle.
En 1895, le docteur Moret partit pour Madagascar. Pendant la campagne, il envoya au Petit Var des lettres qui dénonçaient son impréparation et en prévoyaient les difficultés. Rentré à Fourmies, il lança L’Avenir fourmisien et fut élu conseiller municipal en 1896. Médecin pendant trois ans à bord du François Arago, il visita l’Amérique où il étudia les questions sociales, puis revint se fixer à Fourmies où il ouvrit un cabinet de consultations. Il eut surtout pour clients des ouvriers impécunieux et connut la gêne. Aussi alla-t-il habiter Glageon où il s’occupa spécialement de radiographie.
Mais il ne cessa pas de militer au sein du POF. Il participa à son congrès national de Lille (1896) : il y parla le 23 juillet en faveur des marins, demandant la suppression des peines corporelles, l’insaisissabilité de la partie du salaire des marins correspondant à leurs besoins familiaux. En décembre 1899, au premier congrès général des organisations socialistes à Paris, salle Japy, le docteur Moret représenta cinq groupes socialistes adhérents du POF : l’Égalité et la Jeunesse de Fourmies ; le groupe de Trélon et les groupes n°s 1 et 2 de Wignehies. Il ne vota pas la grève générale et fut un des rares guesdistes à approuver l’entrée de Millerand dans le ministère Waldeck-Rousseau. Il fut réélu conseiller municipal de Fourmies en 1908. De 1902 à 1914, il fut conseiller d’arr. du canton de Trélon. En 1899, alors qu’il était membre du comité de direction du Parti ouvrier de Fourmies, il fut candidat à la députation dans la 1re circonscription d’Avesnes et ne fut pas élu. En 1901, il fut encore candidat guesdiste aux élections cantonales, mais en 1902, le POF refusa de lui confier son drapeau dans la 1re circonscription d’Avesnes. Il quitta alors le POF et, en août 1903, fut élu conseiller d’arr. radical-socialiste. Il échoua aux élections législatives générales de 1910, dans la 1re circonscription d’Avesnes où il obtint 3 209 voix sur 16 817 inscrits et 13 887 votants.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article83668, notice MORET Jules, Célestin, Joseph, Ambroise par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Arch. Dép. Nord, M 154. 73, 78 et 81. — Dictionnaire biographique illustré du département du Nord, p. 808. — Compte rendu du congrès de la salle Japy (décembre 1899). — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., pp. 418 et 464).

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