MURGIER Henri, dit Le Bûcheron, La Ramée, Le Sapeur

Instituteur, fondateur et animateur de l’Amicale des instituteurs de la Seine-et-Oise ; un des créateurs de la Fédération nationale des Amicales.

Instituteur, puis directeur d’école à Versailles (Seine-et-Oise), Murgier signa des différents pseudonymes indiqués ci-dessus les articles qu’il publia dans la Revue de l’Enseignement primaire et primaire supérieur.
Le 19 août 1899, il fut de ceux qui profitèrent de l’inauguration à Laon du monument élevé aux trois instituteurs de l’Aisne, fusillés par les Prussiens en 1870, pour faire acclamer la tenue à Paris, pendant l’Exposition universelle de 1900, d’un congrès de toutes les associations d’instituteurs existantes. Ce congrès, qui se tint effectivement en août, fut le « berceau des Amicales ». Murgier y présenta un rapport : « Nous fondons, dit-il, la grande famille des instituteurs français, au centre de laquelle nous plaçons nos chefs hiérarchiques à tous degrés, dont nous respectons l’autorité et nous recherchons l’amitié. »
Murgier, qui appartint en 1901 à la commission permanente des Amicales (Bazenant, président ; Lafon, secrétaire général), était alors ainsi caractérisé : « Petit, droit, mince », il « attache adroitement les grelots ; puis, dédaigneux des succès oratoires, s’efface dans la coulisse. Scrutateur perspicace, revenu des emballements et des notes sonores, n’applaudit que du bout des doigts les phrases pompeuses des beaux parleurs ».
En octobre 1905, il devint, avec Carnaud, codirecteur du Bloc primaire qui se voulait « la voix autorisée du corps immense des instituteurs et institutrices », capable d’exercer « une influence réelle, une action constante et efficace » en s’adressant directement aux pouvoirs publics, au Parlement et à l’Administration. La revue n’eut qu’un succès relatif. Murgier gardait une tendresse pour les Amicales, mais il leur reprochait leur caractère timoré ; c’est ainsi qu’il écrivait dans la Revue, le 10 mars 1907 : « La Fédération est un colosse qui n’a de la force que l’apparence. La vie y circule si lentement que parfois on la dirait absente ». Il fut partisan de la transformation des Amicales en syndicats, mais à la condition que le syndicalisme pratiqué soit purement corporatif et entre instituteurs, donc non intégré à la CGT : « Le Progrès, c’est le syndicalisme, mais le syndicalisme chez nous, entre nous, instituteurs » (Revue, 12 mai 1907).
Murgier collabora, après la guerre, à l’Information sociale de Ch. Dulot.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article83784, notice MURGIER Henri, dit Le Bûcheron, La Ramée, Le Sapeur, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 3 juin 2017.

SOURCE : Bernard, Bouet, Dommanget, Serret, Le Syndicalisme dans l’enseignement, op. cit. — Laurence Ruimy, Recherches sur la Revue de l’enseignement primaire et primaire supérieur 1890-1914, mémoire de maîtrise, Paris XIII, 1994.

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