MUTSCHLER Christian

Venu en France comme ouvrier en 1889, Ch. Mutschler devint coopérateur vers 1896. À Paris, il fit la connaissance de Daudé-Bancel et de Charles Gide dont il subit fortement l’influence. Autodidacte familiarisé avec les économistes, sociologues et philosophes de langue allemande, il fut en France, dès 1905 et 1906, l’un des mieux informés sur la portée sociale, l’influence et la valeur de la coopération en divers pays et il s’employa à communiquer ses connaissances sur la doctrine et l’histoire du mouvement, notamment par sa collaboration aux journaux coopératifs de Suisse alémanique, d’Allemagne et de France. Vers 1907, il connut les militants de la Bourse des coopératives socialistes : Henri Sellier, Eugène Fournière, Albert Thomas, Ernest Poisson, Jean Gaumont, Arthur Henriet et, peu à peu, put les convaincre de la nécessité et de l’urgence de mettre fin à la scission du mouvement coopératif français.
C’est Fournière, ancien député, économiste et historien connu, directeur de la Revue socialiste de Malon, qui posa le problème dans sa conférence et sa brochure sur l’Unité coopérative. Mutschler, pour agir avec plus d’efficacité, avait été avec Gaumont l’un des fondateurs du Cercle des coopérateurs de « La Famille » du XIe arr. Il fut tour à tour, avec Gaumont, le trésorier et le secrétaire de ce cercle, qui posa la candidature de Mutschler au secrétariat de la fédération des coopératives de la région parisienne où son action eut une grande influence. En 1912, l’unité fut réalisée ; cette même année, Mutschler était appelé en Suisse par le mouvement coopératif pour y occuper une fonction à l’USC. Cependant, naturalisé Français, il travailla pendant la guerre de 1914-1918 dans une usine d’armement et ne reprit sa place dans le mouvement suisse qu’après la guerre. Il termina sa carrière en Suisse comme écrivain et journaliste.