NICOLAS Henri, Jules

Né à Annonay (Ardèche) le 15 novembre 1857. Marié à Chaumont (Haute-Marne), il y résidait depuis 1889 et y travaillait comme ouvrier mégissier à la ganterie Tréfousse. Arrêté comme anarchiste en avril 1892, il fut remis en liberté presque aussitôt. À la suite de la répression organisée contre les anarchistes après l’attentat de Vaillant au Palais-Bourbon, une perquisition opérée à son domicile en janvier 1894 amena la saisie d’une brochure Sloughine le Nihiliste de Hugues Le Roux, de trois numéros de l’année 1893 du journal anarchiste La Révolte et d’un numéro de journal illustré Le Chambard socialiste. Il fut laissé en liberté provisoire.
Ces mesures ne firent que mettre Nicolas en vedette et il devint secrétaire du syndicat des ouvriers mégissiers dit « de rivière ». Il inquiéta de plus en plus les autorités, qui, sous le prétexte qu’il entretenait « une correspondance active et discrète avec divers compagnons », qu’il exerçait « plus particulièrement son influence néfaste sur des camarades aux instincts criminels, lui-même étant capable de toute mauvaise action », le firent figurer, le 31 décembre 1894, sur l’état récapitulatif des anarchistes à résidence fixe.
Nicolas sembla se faire ignorer pendant l’année 1895. À Chaumont, en effet, l’esprit du monde ouvrier avait changé. À la suite de nombreuses satisfactions obtenues, les ouvriers penchaient vers un socialisme modéré qui l’emporta, par exemple, lors du renouvellement du comité directeur de la Bourse du Travail, et Nicolas en fut écarté.
En 1896, Nicolas reparut sur la scène chaumontaise et fut élu secrétaire de la Bourse du Travail, Thiébault Edme étant trésorier — Voir Cartaillier L. À la veille des élections municipales, il forma avec ses camarades Exbrayat, Humblot et Serre une sorte de comité électoral ouvrier qui eut charge d’élaborer une liste sociale ouvrière dont le programme socialiste devait n’avoir rien de commun avec le programme bourgeois. L’électoralisme de ce comité devait être d’un genre particulier puisque le comité fit appel à Sébastien Faure pour faire, les 16, 18 et 19 avril, trois conférences sur l’anarchisme. C’est Nicolas qui hébergea l’orateur.
Voir François, Serrault et Serre Aug.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article83862, notice NICOLAS Henri, Jules , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

SOURCES : Arch. Nat. F7/ 13 567 et F7/ 13 607. — Arch. Dép. Haute-Marne, 88 M 3, 230 M 1 et II.

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