PAFFE Gustave, Paul

Par Yves Lequin, Jean-Michel Steiner

Né à Édon (Charente), le 31 juillet 1858 ; mort à Paris XIVè le 25 mars 1917 ; ouvrier peintre en voitures ; syndicaliste et militant socialiste de la Loire et de la Haute-Savoie.

Fils de Philippe, Alfide, Auguste, Alfred, couvreur, âgé de 53 ans, demeurant au hameau des Justices à Édon (Charente) et de Rose, Albertine, Dubois, ouvrière en dentelles, Paul Gustave Paffe vivait à Paris XIVè en 1878 quand il se fit recenser par les autorités militaires. Il habitait toujours dans le XIVè arrondissement quand le 23 novembre 1887, Mélanie Fromentin, confectionneuse, âgée de 35 ans, donna naissance à un garçon, Paul Albert, que Paul Gustave Paffe reconnut le 5 décembre 1887.

En 1894, il vint avec sa compagne et leur fils s’installer à Saint-Étienne (Loire), où il était inscrit sur la liste électorale de 1895 comme demeurant 16 rue Saint-Étienne, dans le canton Nord ouest. Sur la liste de 1905, il est toujours inscrit, demeurant 16 rue de Montaud. Possibiliste convaincu, il ne tarda pas à fréquenter la Bourse du Travail alors dirigée par Jules Ledin ; il y était connu sous le sobriquet du « Parisien ». Quand, en 1895, fut convoqué le VIIe congrès national corporatif des syndicats, d’où devait sortir la CGT, à Limoges, Paffe fut désigné pour y représenter la Bourse ; il y fut, parmi les 83 participants, le seul délégué de la région stéphanoise et lyonnaise où l’appel n’avait pas éveillé grand intérêt.

S’il ne semble pas avoir joué un rôle de premier plan à Saint-Étienne pendant les années suivantes, il s’investit néanmoins dans la Bourse du Travail où il représentait le Syndicat des Ouvriers en voiture et donnait des cours de carrosserie. Il prononça plusieurs fois le discours de remise des prix aux élèves des Cours professionnels de la Bourse du Travail. Le 14 juillet 1902, il prit la parole au nom du Conseil d’Administration lors de la pose de la première pierre de la nouvelle Bourse du Travail, cours Victor Hugo. Ce fut pour lui l’occasion d’affirmer son idéal d’un socialisme humaniste et non sectaire : « Dans ce nouveau Palais du Travail, nous espérons que, côte à côte, les militants des diverses écoles se coudoieront amicalement, sauront s’apprécier, se connaître, s’aimer ; que ce sera là que fraterniseront enfin tous ceux au coeur humain et généreux qui luttent pour l’affranchissement de l’Humanité et l’émancipation des Travailleurs” ».

Il fut aussi délégué de la Loire au congrès socialiste de Lyon en 1901 et, l’année suivante, au Xe congrès de la Fédération des Bourses qui se tint à Alger en septembre. Paffe représenta encore le syndicat des ouvriers en voiture au conseil d’administration du 23 septembre 1904. Il retourna ensuite à Paris, puis, après un nouveau et bref séjour dans la Loire, alla s’installer en 1905 à Genève. Là, il entra en contact avec le groupe français d’études sociales animé par Émile Argence et Edgard Milhaud, âme de la fédération socialiste des Deux Savoies ; en 1906, il fut choisi pour représenter la SFIO aux élections législatives dans l’arr. de Thonon (Haute-Savoie). Sa désignation ne se fit pas sans peine, car Paffe, fidèle à ses idées, s’affirmait avant tout républicain et répugnait à faire une profession de foi collectiviste. Il n’obtint d’ailleurs que 15 voix sur 16 571 suffrages exprimés. Un peu plus tard, il était signalé comme l’orateur d’une conférence sur le fouriérisme.

Le 9 novembre 1907 il épousa à Paris, mairie du XIVè, sa compagne, mère de son fils : Mélanie Fromentin.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article83991, notice PAFFE Gustave, Paul par Yves Lequin, Jean-Michel Steiner, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 6 juin 2022.

Par Yves Lequin, Jean-Michel Steiner

SOURCES : Arch. Nat. F7/ 12 491. — Arch. Dép. Haute-Savoie 3 M 97. — Arch. Dép. Charente : 3 E 133/9, État-civil d’Edon (1853-1862) ; 6 M 107, recensement Edon, 1861 — Arch. Mun. Paris, 14 V4E 6988 , Naissances , 1887 ; 14 14M 191 Mariages , 1907 ; 14D 291 Décès , 1917 — Arch Mun. Saint-Étienne, 1 K 6, liste électorale 1895 ; 1 F 26, recensement 1896 — Le Stéphanois 15 juillet 1902 — Le Journal de la Bourse du Travail, organe officiel des Chambres syndicales ouvrières de Saint-Étienne 4è trimestre 1902

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