PAUTET François [Dictionnaire des anarchistes]

Pautet appartint à la fédération révolutionnaire de la région de l’Est, qui, en mars 1881 — c’est-à-dire quelques semaines avant la tenue à Paris du congrès régional du Centre qui marqua la scission entre socialistes et anarchistes — groupait la plupart des anarchistes de la région de l’Est.

Le 18 juin 1882, il déposa, au nom de la fédération révolutionnaire, une couronne sur la tombe des victimes de la fusillade qui eut lieu à La Ricamarie (Loire) le 16 juin 1869 (Voir Faure Régis).

Pautet fut arrêté le 19 novembre 1882, ainsi que vingt-cinq de ses compagnons de la fédération révolutionnaire, à la suite des violentes manifestations des mineurs de Montceau-les-Mines d’août 1882 et des attentats à la bombe perpétrés à Lyon en octobre 1882. Impliqué dans le procès, dit Procès des 66, il comparut devant le tribunal correctionnel de Lyon le 8 janvier 1883 ; au cours de son interrogatoire, il déclara avoir fait partie de la commission exécutive d’une grève déclenchée par les serruriers lyonnais ; et aussi, avoir été délégué par sa corporation au congrès de la région de l’Est qui se tint à Saint-Étienne en juin 1881, congrès réuni en application des décisions du congrès national ouvrier ouvert à Marseille le 20 octobre 1879. Selon l’importance des charges retenues contre eux, l’accusation avait classé les prévenus en deux catégories (Voir Bordat) ; Pautet, prévenu de la première catégorie, fut condamné le 19 janvier 1883 à deux ans de prison, 500 f d’amende, dix ans de surveillance et cinq ans d’interdiction des droits civils. Par arrêt de la cour d’appel, du 13 mars 1883, le temps de surveillance fut ramené de dix à cinq ans.