PÉLISSIER (ou PELLISSIER ?)

Par Yves Lequin

Ouvrier tisseur puis mineur ; syndicaliste de la Loire.

Pélissier, qui habitait Saint-Étienne (Loire), assista comme délégué au XIIe congrès corporatif — 6e de la CGT — tenu à la Bourse du Travail de Lyon en septembre 1901. Il y représentait, avec Mallière, la Fédération régionale du tissage de Saint-Étienne.

Il milita ensuite au syndicat des mineurs de la Loire, qui, en 1903, sous l’impulsion d’Escalier et Beauregard, quitta la Fédération nationale et son organisation régionale, trop modérée, pour adhérer à la CGT. Il seconda dès lors Beauregard dans sa direction ; on sait que ses tendances syndicalistes-révolutionnaires ne réussirent pas à mordre sur la masse du prolétariat stéphanois. En 1908, il fit partie de la commission d’unification destinée à fondre les organisations antagonistes de Saint-Étienne, au moment de l’entrée des mineurs à la CGT, et, en décembre, représenta son syndicat au XVIe congrès national corporatif tenu à Marseille du 5 au 12 octobre 1908. Il y représentait le syndicat des mineurs de la Loire (classé, dans le compte rendu, parmi les syndicats de la Fédération des Ardoisiers). Il y déclara : « Celui qui parle (...) est un ancien tisseur, il exerce encore quelquefois la profession ; mais je tiens à déclarer que s’il avait trouvé dans ce métier quelque chose qui pût faire son affaire et à condition qu’on voulût faire un peu d’action, il ne serait pas aujourd’hui en train de représenter parmi vous le syndicat des mineurs de la Loire. » Très hostile aux positions adoptées par le guesdiste V. Renard, Pélissier déclara : « L’action préconisée par les Textiles du Nord était plutôt une action pour endormir les gens que pour faire quelque chose. » — cf. compte rendu, p. 45.

Rapidement, il fut de ceux que leur intransigeance entraîna à refuser la fusion ; malgré l’arbitrage de Malot, secrétaire de la Bourse du Travail, malgré l’intervention de Luquet, envoyé en octobre en mission de conciliation, malgré une convocation à Paris et une confrontation avec Barthuel devant le comité confédéral, Pélissier persista dans ses positions. Au début de 1909, il était toujours rebelle, malgré l’exclusion de son syndicat et de la Bourse du Travail et de la CGT, et soutenait Beauregard dans un projet de congrès fractionnel ; la fusion se fit cependant, et Pélissier disparut des instances dirigeantes du syndicalisme minier dans la Loire.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article84179, notice PÉLISSIER (ou PELLISSIER ?) par Yves Lequin, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 4 août 2013.

Par Yves Lequin

SOURCES : Arch. Nat., F7/12 781. — Arch. Dép. Loire, 93 M 24. — Comptes rendus des congrès.

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