SAHY Paul

Par Roger Pierre

Né le 22 août 1896 à Meysse (Ardèche), mort le 16 février 1964 à Aubenas (Ardèche) ; cheminot ; secrétaire de l’Union des syndicats d’Aubenas, Vals et Labégude ; résistant.

Paul Sahy appartenait à une famille de cheminots : son père était poseur et sa mère garde-barrière. Après l’école primaire supérieure, il entra à l’École technique d’Aubenas, fut reçu au brevet élémentaire et au brevet industriel. Il venait de passer l’écrit du concours des Arts et Métiers lorsqu’éclata la guerre. Il s’engagea aussitôt. Volontaire pour partir au front, il accomplit son instruction à l’école militaire d’Issoudun, en sortit aspirant et fut envoyé au fort de Vaux comme agent de liaison. Lors de la reddition du fort investi, il réussit à s’évader et à franchir les lignes ennemies.
Gazé, il fut soigné dans plusieurs hôpitaux, puis affecté à Grenoble (Isère) où un grave incident l’opposa à son capitaine dont il avait découvert les trafics. Forçant la porte du général pour se faire entendre, il fut condamné aux arrêts de rigueur. Il s’évada, fut arrêté à Mazamet, emprisonné à Perpignan ; il était passible du conseil de guerre. Les démarches de son père le lui évitèrent, mais il fut dégradé et affecté aux corps francs, puis envoyé comme simple soldat aux Dardanelles, sur le Châteaurenaud qui fut torpillé en Méditerranée. Il combattit ensuite en Macédoine.
Démobilisé en 1919, Paul Sahy entra à la Compagnie PLM et fut affecté à Valence (Drôme) où il participa aux grèves de 1920, sous la direction de Pierre Semard. Par la suite, malgré de brillants succès à plusieurs concours, il fut régulièrement rayé du tableau d’avancement ; facteur enregistrant en 1927, il termina sa carrière au même grade.
Envoyé à Vals-les-Bains en 1927, il tenta d’y créer le premier syndicat des cheminots, mais ce fut seulement en 1936 que fut créée l’Union des syndicats d’Aubenas, Vals et Labégude. Elle groupa jusqu’à trois mille ouvriers, organisa d’importantes manifestations sous la direction de Paul Sahy qui en fut le secrétaire. En février 1938, il quitta ce poste (voir Ernest Boiron*) pour se consacrer à ses responsabilités dans le syndicat des cheminots (délégué du personnel, membre de l’Union de réseau du PLM) et dans diverses organisations : comité de Front populaire, d’aide aux enfants d’Espagne, etc.
Dès 1940, Paul Sahy participa à la reconstitution de la CGT clandestine ; n’étant pas signalé comme communiste, il ne fut pas interné et put se consacrer, en liaison avec Avignon, à l’organisation dans l’Ardèche du réseau Résistance-Fer. Avec les cheminots du Teil et de Voguë, Paul Sahy et ses camarades détournèrent et sauvèrent beaucoup de matériel, wagons et locomotives, que les Allemands voulaient détruire ou emporter.
Représentant de la CGT au comité départemental de Libération, Paul Sahy réorganisa l’Union locale des syndicats de Vals-Aubenas, et fut secrétaire (ou président ?) de la commission de reconstruction économique du département. Il adhéra au Parti communiste mais le quitta vers 1948, son caractère indépendant s’accommodant difficilement d’une discipline de parti. Après avoir pris sa retraite en 1950, il collabora à l’office départemental des HLM, à l’Union départementale des anciens combattants et à l’amicale des cheminots retraités.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article8429, notice SAHY Paul par Roger Pierre, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 18 juin 2012.

Par Roger Pierre

ŒUVRE : « La bataille du rail en Ardèche », dans A. Demontès, L’Ardèche martyre, Largentière, 1946.

SOURCES : La Voix populaire, 1936-1939. — L’Envol, avril 1964 (nécrologie). — Rens. de P. Boissel et Paulette Cholvy, fille de Paul Sahy.

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