SAN GEROTEO Gonzalo

Par Louis Botella

Né le 3 juillet 1937 à Madrid (Espagne) ; manutentionnaire puis chef de rayon à l’Économat de la SNCF, puis rédacteur stagiaire, puis cadre administratif ; secrétaire adjoint du syndicat national FO du personnel de l’Économat (1973-1980) ; secrétaire général de l’Union FO des Services centraux (1977-1979) ; trésorier puis secrétaire fédéral de la Fédération FO des cheminots (1979-1992) ; secrétaire général de l’Union locale FO d’Argenteuil-Bezons (Val-d’Oise) de 1976 à 1978 ; secrétaire général de la délégation départementale interprofessionnelle FO du Val-d’Oise (1977-1980) ; secrétaire de la section de Rennes des Jeunesses socialistes espagnoles en exil (1953-1954) ; membre du Parti socialiste (1972-1983).

Le père de Gonzalo, Francisco ou François San Geroteo, débutait dans le métier de laborantin quand la guerre civile espagnole éclata en 1936. Au cours de celle-ci, il fut officier dans une brigade républicaine de « gardes d’assaut ». Il passa la frontière avec son unité le 8 février 1939 à Cerbère (Pyrénées-Orientales). Il fut interné au camp d’Argelès-sur-Mer (Pyrénées-Orientales) puis à celui de Bram (Aude). Il put enfin rejoindre à l’automne 1939 son épouse et son fils Gonzalo internés au camp de Verdun à Rennes. Les cinq autres enfants — trois garçons et deux filles — sont nés en France.
Après l’occupation allemande et la libération du pays, Francisco ouvrit un atelier de vitraux d’art dans cette commune. Il exerça ce métier jusqu’à son départ à la retraite en 1974. Outre ses activités au sein de l’émigration espagnole, notamment dans les milieux socialistes, il milita au sein de Force ouvrière et fut un membre du bureau de l’Union locale de cette organisation à Rennes. Il fut également candidat, le 13 décembre 1962, sur une liste présentée par Force ouvrière pour l’élection des membres du conseil d’administration de la Caisse d’allocations familiales d’Ille-et-Vilaine.
Gonzalo San Geroteo obtint le certificat d’études primaires et effectua de 1951 à 1955 son apprentissage de verrier d’art et suivit des cours de dessins d’art à l’École des Beaux-Arts de Rennes. Il exerça ce métier pendant deux ans.
Il entra à l’Économat de la SNCF le 22 février 1960 comme manutentionnaire auxiliaire au magasin de Rennes. Au début de 1967, il fut muté en région parisienne où il effectua la plus grande partie de sa carrière professionnelle. La suppression par la SNCF de son économat étant envisagée, Gonzalo réussit le concours interne de rédacteur stagiaire. Affecté d’abord à la caisse générale puis à la direction financière, il termina sa carrière comme cadre administratif.
Il adhéra en 1957 à Force ouvrière, quelques mois avant d’effectuer son service militaire. À son retour, il reprit sa carte le 1er mars 1960 après son admission à la SNCF. Il milita au syndicat des cheminots de Rennes, alors dirigé par Noël Eliot. Au sein de ce syndicat et jusqu’à son départ pour la région parisienne à la fin de 1966, il fut membre du conseil syndical. Dès son arrivée dans sa nouvelle affectation, il prit des responsabilités au sein du syndicat du personnel de l’Économat de la région parisienne, dont le secrétaire général fut alors Jean-Louis Lacroix, en devenant membre du conseil syndical. En octobre 1973, il accèda au poste de secrétaire adjoint du syndicat national du personnel de l’Économat, dirigé par André Joubert. Il cessa cette fonction lors de la suppression de ce service.
À partir de 1974, il fut membre du bureau de l’Union FO des Services centraux dont il devint le secrétaire général en mai 1977 en succédant à André Mons.
En avril 1979, lors de la tenue du congrès fédéral à Clichy-La-Garenne (Hauts-de-Seine), il fut élu trésorier de la fédération, en remplacement de Gilbert Perrenx. Souhaitant être affecté à une autre tâche, il devint secrétaire fédéral en décembre 1983, lors du congrès fédéral suivant tenu également dans la même localité. À partir de la fin de l’année 1984 et jusqu’à son départ à la retraite, il assuma la responsabilité du secteur des affaires générales et de la délégation Force ouvrière au sein de la commission mixte du statut (CMS), en remplacement de Jean-Paul Bonnefoi, élu secrétaire général adjoint de la fédération.
Il exerça au cours de sa carrière différents mandats électifs : délégué suppléant du collège exécution « auxiliaires » auprès de la direction de l’Économat en 1972, délégué indiciel du collège exécution « auxiliaires » en février 1975 et en février 1978, représentant du personnel titulaire du collège exécution au comité mixte d’établissement de l’Économat de 1978 à 1981.
Ses activités syndicales ne se sont pas limitées au monde des cheminots. En effet, il participa en 1976 à la création de l’Union locale Force ouvrière d’Argenteuil-Bezons (Val-d’Oise), au sein de laquelle il assuma la fonction de secrétaire général. Il fut remplacé par la suite à cette fonction par Robert Delaule, également cheminot. Gonzalo San Geroteo fut également de 1977 à 1980 secrétaire général de la délégation départementale interprofessionnelle FO du Val-d’Oise. Cette délégation fut transformée par la suite en union départementale.
De 1979 à 1985, il siégea à la commission exécutive de l’Union régionale FO de l’Île-de-France et de mai 1985 à 1991 à la commission exécutive de l’Union départementale de Paris.
Au plan politique, il fut secrétaire de la section de Rennes des Jeunesses socialistes espagnoles en exil. Il adhéra en 1972 au Parti socialiste et milita jusqu’en 1983 au sein de sa section d’Argenteuil.
« Gonzalo San Geroteo, toujours souriant et chaleureux, laissera le souvenir d’un militant dévoué et compétent », telle est la conclusion d’un article paru dans le numéro de novembre 1992 du Rail syndicaliste annonçant son prochain départ à la retraite.
Il se maria le 16 mai 1959 à Rennes avec Marie-Louise Landais. Ils eurent deux enfants, une fille, professeur de français, et un fils, professeur agrégé d’éducation physique.

Il est le fils de François San Geroteo.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article8482, notice SAN GEROTEO Gonzalo par Louis Botella, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 8 février 2022.

Par Louis Botella

ŒUVRE : avec Louis Botella, Force ouvrière chez les cheminots, tome 2 : De 1955 au début des années 1970. Des salaires octroyés aux salaires négociés, Saint-Jean-des-Mauvrets, Éditions du Petit pavé, 2006, 800 pages.

SOURCES : Arch. Fédération FO des cheminots. — Le Rail syndicaliste. — Notes de Noël Mazet. — Informations transmises en février 2003 par Gonzalo San Geroteo.

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