RETTÉ Adolphe [Dictionnaire des anarchistes]

Par Notice complétée par Marianne Enckell et Dominique Petit

Né le 25 juillet 1863 à Paris ; mort le 8 décembre 1930 à Beaune (Côte-d’Or) ; poète et littérateur ; anarchiste, puis converti au catholicisme.

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

Le 2 janvier 1894, sur mandat du juge d’instruction Meyer, M. Bernard, commissaire aux délégations judiciaires s’était transporté au domicile d’Adolphe Retté. La perquisition ne donna aucun résultat. Il fut inculpé de cris séditieux et incarcéré à Mazas. Il était accusé d’avoir crié « Vive l’anarchie ! » lors d’une discussion avec un limonadier. L’instruction fit apparaître qu’il avait prononcé ces paroles sous l’emprise de la boisson. Il fut libéré après 6 jours de détention.
Adolphe Retté se trouvait inscrit dans l’état récapitulatif des anarchistes au 31 décembre 1894, il demeurait 90 rue des Moines.
En 1894, il s’installa à Guermantes (Seine-et-Marne) avec Louise Rachel Fautras qu’il venait d’épouser.
Sur l’état du 31 décembre 1896, il était indiqué « recherché depuis 1894 ».
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°131.745. Sur l’état de 1901, il était porté « a quitté le département. »
Il figurait sur la liste des collaborateurs des Temps Nouveaux de J. Grave, donnée dans le n° I, du 4 mai 1895, et collabora au Journal du Peuple, quotidien fondé par S. Faure pendant l’Affaire Dreyfus (n° 1, 6 février 1899 ; n° 299, 3 décembre). Il publia en 1894 Réflexions sur l’Anarchie, et, en 1896, Promenades subversives. Dans le premier volume, il écrivait : « L’anarchisme dit : la seule autorité que je réclame est de moi-même sur moi-même [...] En Anarchie, la foi serait abolie » ; et dans le deuxième volume : « Crois en toi-même, prends selon tes besoins, donne selon tes forces. Tous pour un, un pour tous » (d’après Lacaze-Duthiers, op. cit.).
En 1907, Retté se convertit au catholicisme et, dès lors, prit le contre-pied de tout ce qu’il avait affirmé. Cette même année, il publia Du diable à Dieu, récit d’une conversion, et, l’année suivante, il écrivit Le Règne de la Bête, transposition à Notre-Dame de l’explosion de la Madeleine, 15 mars 1894 — Voir Pauwels.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article84907, notice RETTÉ Adolphe [Dictionnaire des anarchistes] par Notice complétée par Marianne Enckell et Dominique Petit, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 28 décembre 2021.

Par Notice complétée par Marianne Enckell et Dominique Petit

Photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York
Fiche photo anthropométrique Alphonse Bertillon. Collection Gilman. Métropolitan museum of art. New-York

ŒUVRE : L’œuvre d’A. Retté est abondante, mais ne concerne pas, dans son ensemble, le mouvement ouvrier. On trouvera néanmoins, dans Au pays des lys noirs, un témoignage utile sur sa période libertaire.

SOURCES : Larousse du XXe siècle. — L’Idée libre, article de G. de Lacaze-Duthiers, intitulé « Un renégat de la Libre-Pensée », janvier 1956. — Le Journal 4, 8 janvier 1894 — Le Figaro 4, 5 janvier 1894 — Notice Wikipédia d’Adolphe Retté — Les anarchistes contre la république de Vivien Bouhey. Annexe 56 : les anarchistes de la Seine — Archives de la Préfecture de police Ba 1500.

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