Par Marie-Louise Goergen
Né le 28 décembre 1929 à Portes-les-Valence (Drôme), mort le 18 juillet 1987 à Pierre-Bénite (Rhône) ; chef visiteur ; secrétaire de la section PCF des cheminots de Portes-les-Valence (1958-1968, 1973-1977) ; conseiller municipal (1959-1983) puis adjoint au maire de Portes-les-Valences (1983-1987).
Fils d’un visiteur de gare et d’une cuisinière, Jean Sapet naquit dans une famille de trois enfants. Son frère fut fonctionnaire territorial, sa sœur travailla dans le textile. Il fréquenta l’école laïque où il eut son certificat d’études primaires, puis obtint un CAP d’ajusteur. C’est ce métier qu’il exerça tout d’abord dans une usine de cartonnage (SACOC) de 1946 à 1948. Le 21 juin 1948, il entra comme auxiliaire au chemin de fer et fut affecté au poste d’entretien de Portes-les-Valence (Drôme), où il travailla ensuite comme visiteur, puis comme chef visiteur à partir de 1965 et jusqu’à son départ en retraite en 1985. Il rappellera alors qu’il était entré au chemin de fer « non par nécessité, car il n’y avait pas de problème d’emploi ni de chômage, mais par goût, par amour du chemin de fer », car dans la famille Sapet on était cheminot de père en fils ; son grand-père avait été garde-barrière et son arrière-grand-père « cheminot quelque part sur la ligne de Givors à Saint-Étienne ».
Né dans une famille d’origine catholique qui ne pratiqua pas, il fut marqué par l’exemple parental. Sa mère, originaire d’une famille d’ouvriers agricoles, milita pendant toute sa vie à la Société des amis de l’école laïque et participa dans l’entre-deux-guerres à la création d’une colonie de vacances pour les enfants de Portes-les-Valence. Elle y travailla comme cuisinière avant d’intégrer le personnel communal pour travailler, de 1952 à 1967, comme cuisinière à la cantine scolaire qui avait été créée après la guerre.
Cette tradition familiale d’intérêt et de dévouement pour la chose publique fut complétée par l’ambiance qui régnait à la cité cheminote et par l’enthousiasme général de l’après-guerre, notamment dans le cadre de l’Union de la jeunesse républicaine de France (UJRF) que Jean Sapet fréquenta de 1946 à 1950. Il adhéra à la CGT en 1950 et y milita jusqu’à sa mort en 1987. Dans les années 1960, il fut élu délégué du personnel.
Militant politique, Jean Sapet adhéra au Parti communiste français en 1950 et y resta jusqu’à la fin de sa vie. Il fut secrétaire de la section des cheminots de Portes-les-Valences de 1958 à 1968, puis de 1973 à 1977. De 1976 à 1982, il exerça la fonction de secrétaire de cellule, après avoir fait partie de la commission de contrôle financier de la Fédération de la Drôme du PCF.
En 1959, il fut élu conseiller municipal de sa ville, prenant le relais de ses parents. Sa mère y avait été conseillère municipale de 1947 à 1953, son père de 1953 à 1959. Peu avant le renouvellement de 1983, Jean Sapet, alors doyen, à cinquante-trois ans, du conseil municipal, aura l’occasion de rappeler que sa famille fut intimement liée au devenir de la cité après la guerre et avait pris part à la reconstruction d’une ville qui avait été sinistrée à 80 %. En 1983, il accéda à la fonction d’adjoint au maire de Portes-les-Valence, mandat qui fut interrompu par son décès en 1987 ; il totalisait alors vingt-sept années de mandats consécutifs.
Pacifiste convaincu et militant pour la paix, Jean Sapet exerça également des responsabilités mutualistes ; il fit partie du conseil d’administration du Crédit mutuel de Portes-les-Valence.
Jean Sapet s’était marié en 1952 à Portes-les-Valence avec Anita Terras, issue comme lui d’une famille de cheminots et aînée de sept enfants. Habituée très tôt à prendre des responsabilités, elle avait commencé à quatorze ans un apprentissage de corsetière dans une petite entreprise de confection. Elle milita à l’UJRF où elle fit la connaissance de Jean Sapet. Déléguée syndicale aux Établissements Anthon pendant de nombreuses années, elle milita ensuite dans le cadre de diverses associations. Le couple eut deux fils, l’un né en 1958, qui est contrôleur à la SNCF et syndiqué CGT et l’autre né en 1966, qui est cadre supérieur dans une entreprise privée.
Par Marie-Louise Goergen
SOURCES : Arch. SNCF de Béziers. — Comités fédéraux du PCF. — Renseignements et documents communiqués par Jean-Michel Sapet, le fils du militant.