RICHOUD Benoît, Jean

Le 14 juillet 1893, en compagnie de Joseph Pallet, fils d’une aubergiste anarchiste lyonnaise bien connue, Richoud provoqua un incident : il déchira un drapeau tricolore. Le 15 juillet, déféré en correctionnelle, il proclama devant les juges que peu lui importait la couleur des drapeaux et que tous se valaient ! Il fut condamné à un mois de prison.
Richoud passa dès lors, auprès de l’administration préfectorale, pour un anarchiste alors qu’il était un des animateurs principaux du Comité central de la Jeunesse blanquiste. Le 21 juillet 1894, lors d’une réunion publique, il proposa de dénoncer les agissements de la police lors des troubles xénophobes qui suivirent, à Lyon, les 25 et 26 juin, l’assassinat du président Sadi Carnot par l’anarchiste italien Caserio. Il dénonça les lois scélérates, « lois de répression contre les socialistes », et il appela les jeunes à trouver les moyens de « sauver cette Marianne prostituée et de la faire redevenir honnête. La minorité d’aujourd’hui deviendra la majorité à la condition que tout le monde se jette dans la lutte et fasse son devoir de citoyen libre, pour obtenir la République rêvée par notre illustre Blanqui : sans Dieu ni maître et sans ambition personnelle. »
Le 18 novembre 1895, Richoud était signataire d’un appel à la jeunesse lancé par les blanquistes et qui reprenait ces thèmes.
Le 29 février 1896, Richoud fut une nouvelle fois arrêté pour avoir, à proximité du pont Lafayette, poussé des cris séditieux au passage du cortège du président Félix Faure. On l’accusa d’avoir crié « vive Cyvoct » et « vive la Commune » ; il reconnut simplement avoir crié « À bas le Sénat ».