Par Maurice Moissonnier
Guimpier, Robin habitait, place de la Croix-Rousse, à Lyon (Rhône) ; syndicaliste du textile.
Délégué avec Lombard de la chambre syndicale des guimpiers et de celle des ouvriers et ouvrières de la ville de Lyon au congrès constitutif de la Fédération nationale des syndicats (Lyon, 11-16 octobre 1886), il dénonça dans une intervention à la tribune et un rapport, non lu faute de temps, l’exploitation des apprentis guimpiers qui, en dépit de la loi, travaillaient alors jusqu’à 16 et 18 heures par jour alors qu’ils ont entre dix et quatorze ans d’âge. Il réclamait l’abolition de l’inspection du travail incapable d’accomplir sa mission et celle des conseils de prud’hommes tout aussi inefficaces. Dans un autre rapport non lu, il revint sur l’exploitation des 2 000 apprentis lyonnais de la guimperie, dénonça les maisons qui leur imposaient en plus les pratiques religieuses, se déclara enfin partisan de la propriété privée à condition que soit admis l’impôt progressif. Cette dernière position correspondait assez peu aux opinions blanquistes que lui prêtait le commissaire spécial Baraban chargé de la surveillance des délégués.
En octobre 1887, il représenta les tisseurs de Lyon et de l’Arbresle au 2e congrès de la FNS (Montluçon).
Entre 1886 et 1887, il assuma les responsabilités de président de la chambre syndicale des guimpiers de Lyon et, à ce titre, dirigea une longue grève (novembre 1886-mai 1887) des guimpiers croix-roussiens de la maison Dutel.
Par Maurice Moissonnier
SOURCES : Arch. Nat. F7/ 12 491 et F 12/ 4 662. — Arch. Dép. Rhône, 10 M 864. — Congrès national des syndicats ouvriers (Lyon 1886).