ROUILLÉ Louis

Par Justinien Raymond, Julien Chuzeville

Bijoutier, journaliste ; militant socialiste à Rochefort puis à Paris.

Militant socialiste de Rochefort-sur-Mer (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), très actif à partir de 1893, Louis Rouillé publia, de 1894 à 1896, Le Réveil, premier organe nettement socialiste du département. Il appartint, à cette époque, au chantier de Rochefort de la Chevalerie du Travail. Son action s’étendit d’ailleurs hors de Rochefort. Au lendemain des élections de 1893, il suscita à Saint-Jean-d’Angely la formation d’un groupe socialiste, adhérent au POF, sous la dénomination de Comité ouvrier angevin. Ce groupe resta lié au POF, puis au Parti socialiste de France jusqu’à l’unité et distinct de la fédération départementale née en 1902 et affiliée au PSF. En septembre 1894 et en juillet 1897, Rouillé avait participé aux congrès du POF tenus respectivement à Nantes (XIIe congrès) et à Paris (XVe congrès).
Il écrivit dans La Petite République et Le Socialiste. En 1896 et 1897, il était le secrétaire de la Fédération socialiste de la Charente-Inférieure.

Louis Rouillé mena plusieurs campagnes électorales. En 1895, il fut candidat malheureux au conseil général dans le canton Nord de Rochefort : il avait recueilli 208 suffrages (soit 11 % des exprimés). Candidat dans le canton Sud en janvier 1897, il obtint 303 voix (14 %). En 1896, figurant sur plusieurs listes de candidats, il fut élu par 1890 voix conseiller municipal de Rochefort-sur-Mer. Mais vingt-six sur vingt-sept conseillers furent invalidés. Il fut réélu en juin 1897 par 976 voix, mais il quitta Rochefort quelques mois plus tard.

Rouillé se fixa ensuite à Paris et devint secrétaire adjoint du syndicat des courtiers et représentants de commerce. Vers 1900, il tenait un magasin de pierres précieuses « à la portée de toutes les bourses ». En mai 1898, il avait été candidat du POF aux élections législatives, dans la 1re circonscription du XVe arr. Il ne recueillit que 754 voix (5 % des exprimés).

En janvier 1898, il signa la première pétition dreyfusarde (« Louis Rouillé, publiciste »). Le 20 août 1898, Le Parti ouvrier (journal du POSR) publia une lettre de Rouillé qui, en tant que militant du POF, contestait la position prise par son Conseil national qui « n’engage pas le Parti ». Il écrivait que le prochain congrès du POF trancherait entre cette attitude d’abstention, et « la fraction du Parti qui veut une action énergique antimilitariste et pour la révision du procès [de Dreyfus] ». En novembre 1898, il signa de nouveau une pétition dreyfusarde, en tant que « Louis Rouillé, du syndicat des journalistes socialistes, ancien conseiller municipal de Rochefort-sur-Mer, du parti ouvrier français ».

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article85218, notice ROUILLÉ Louis par Justinien Raymond, Julien Chuzeville, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 23 novembre 2022.

Par Justinien Raymond, Julien Chuzeville

SOURCES : Arch. Mun. Rochefort. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., pp. 191-193. — Maurice Dommanget, La Chevalerie du Travail française, 1893-1911, Lausanne, 1967, pp. 374-376. — L’Indépendant de la Charente-Inférieure, 1er août 1895. — La Petite République, 26 novembre 1896, 6 janvier 1897, 27 janvier 1897 et 15 juin 1897. — Le Phare des Charentes, 10 novembre 1897. — L’Aurore, 16 janvier 1898. — Le Temps, 7 et 10 mai 1898. — Le Radical, 28 novembre 1898.

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