SAUVÉ Maurice, Pierre

Par Claude Pennetier

Né le 29 juillet 1897 à Orléans (Loiret), mort le 4 octobre 1995 à Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or) ; cheminot, mineur-dessinateur ; syndicaliste CGT puis FO et militant socialiste ; conseiller municipal de Choisy-le-Roi (Seine, Val-de-Marne) et de Villeneuve-le-Roi (Seine-et-Oise, Val-de-Marne).

Fils d’Émile Sauvé père, mécanicien, et frère cadet du syndicaliste Émile Sauvé fils, Maurice Sauvé, après le certificat d’études primaires supérieur (section industrielle), entra le 18 mars 1915 comme mineur-dessinateur au service central Matériel et Traction de la Compagnie du Paris-Orléans (PO). Il démissionna le 31 décembre 1915 pour effectuer son service militaire. Sapeur au 5e régiment du génie à Versailles (Seine-et-Oise, Yvelines), mobilisé du 11 janvier 1916 au 16 avril 1919, démobilisé le 29 septembre 1919, il adhéra, le 1er octobre 1919, au Parti socialiste SFIO, à la CGT et à la Fédération des coopérateurs.

Gréviste le 1er Mai 1919, alors qu’il venait d’être réembauché au service Matériel du PO en avril, à nouveau gréviste du 26 février au 2 mars et du 1er mai au 29 mai 1920 (ce qui lui valut d’être sanctionné), Maurice Sauvé, sollicité par des amis de son frère, reconstitua en janvier 1922 l’Union des syndicats CGT du Réseau PO dont il devint secrétaire. Cinq syndicats sur soixante-dix étaient restés affiliés à la CGT. La nouvelle union n’avait ni siège, ni finances, ni matériel. Il engagea en 1922 des pourparlers avec l’Union des syndicats CGTU de son réseau dont les secrétaires étaient Henri Boirie et Louis Bert et organisa en janvier 1923 un congrès d’unification des deux unions. Trois syndicats unitaires rejoignirent alors la CGT. Il abandonna le secrétariat de l’union à Roger Liaud mais allait demeurer jusqu’en 1935 membre du conseil d’administration et de la commission exécutive.

Faisant partie de la 13e section du Parti socialiste de 1919 à 1924, Maurice Sauvé adhéra à celle de Choisy-le-Roi quand il vint y habiter. Il entra au conseil municipal en 1925 et siégea jusqu’à sa dissolution, en 1927, provoquée par le refus des édiles communistes et de droite de voter le budget. Il quitta en 1931 Choisy pour Villeneuve-le-Roi où il fut élu conseiller municipal de 1935 à 1939.

Maurice Sauvé participa aux négociations au sein de son syndicat avec l’Union des syndicats unitaires pour réaliser l’unité. La nouvelle union unifiée était gérée par un conseil d’administration, une commission exécutive et un bureau désigné proportionnellement aux effectifs particuliers à chacune des anciennes unions. Les ex-confédérés étaient majoritaires. Maurice Sauvé participa aussi à la fusion des unions des réseaux PO et Midi après le congrès confédéral d’unité qui s’était tenu à Toulouse (Haute-Garonne). À partir de 1937, il représenta la CGT à la commission centrale des appareils à vapeur au ministère des Travaux publics et, le 1er janvier 1938, passa à la Fédération des cadres (FAC) en application du protocole signé entre la Fédération nationale et la Fédération autonome des cadres.

Sous l’Occupation, Maurice Sauvé (alias Maurice), secrétaire de la section SFIO clandestine de Villeneuve et membre de la commission exécutive de la Fédération socialiste de Seine-et-Oise dont le secrétaire était Kleinpeter, adhéra à Libération-Nord à la demande de Henri Laire.

À la Libération, Maurice Sauvé fut membre du comité d’épuration de la Fédération CGT des cheminots. Il retrouva son siège de conseiller municipal à Villeneuve-le-Roi. Il fut candidat à la Constituante en octobre 1945, dans la deuxième circonscription de Seine-et-Oise, et aux élections du conseil de la République en 1946. Secrétaire de la section socialiste locale, membre de la commission exécutive de la fédération SFIO de Seine-et-Oise, il allait être constamment réélu de 1947 à 1965, acceptant les fonctions d’adjoint de 1953 à 1965.

En 1947, il était secrétaire du Groupe socialiste d’entreprise (GSE) du service central Traction, l’un de ces groupements destinés à propager l’action du Parti socialiste SFIO à l’intérieur des entreprises. Toujours à l’Union nationale des cadres (ancienne FAC), il adhéra, lors de la scission de décembre 1947, à la Fédération des cheminots FO dont le secrétaire était Gérard Ouradou. Membre du comité mixte d’établissement régional Matériel et Traction, délégué du personnel auprès du chef de service et du directeur de la région, membre de la commission exécutive et du conseil d’administration de l’Union des syndicats des cadres de la région sud-ouest de la SNCF, Maurice Sauvé prit sa retraite le 1er janvier 1953 comme chef d’études honoraire. En 1976, il quitta Villeneuve-le-Roi pour Paris (XIIIe arr.).

Il avait été aussi, de 1931 à 1940, membre de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), de la Libre pensée et de la Ligue de l’enseignement, de 1936 à 1940, secrétaire du Cercle des coopérateurs de Villeneuve-le-Roi, avait appartenu à l’Association républicaine des anciens combattants (ARAC) puis à la Fédération ouvrière et paysanne des anciens combattants (FOP) et enfin à la Fédération nationale des combattants républicains (FNCR) quand la FOP disparut.

Maurice Sauvé démissionna du Parti socialiste en 1991. Passionné par l’histoire, il fut un témoin précieux pour les chercheurs jusqu’en 1993. Il quitta ensuite Paris et mourut en 1995 à quatre-vingt-dix-sept ans.

Maurice Sauvé s’était marié en 1922 avec Anna Guigues et n’eut pas d’enfant.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article8526, notice SAUVÉ Maurice, Pierre par Claude Pennetier, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 22 novembre 2022.

Par Claude Pennetier

SOURCES : Arch. Nat., F7/13620, 13665, 13689, 1a/3229. — Arch. Paris, DM3 ; vers. 10451/76/1. — Arch. Dép. Seine-et-Oise, 2 M 30/51, 30/56, 1 W 371, 437, 1024. — Arch. SNCF de Béziers. — Arch. OURS, correspondance Seine-et-Oise. — Bulletin fédéral de la Seine-et-Oise, 1944-47, octobre 1956. — Georges Ribeill, « Autour des grèves de 1947, les scissions de l’après-guerre au sein de la Fédération CGT (CAS, FO, FAC, FgMC) », Revue d’histoire des chemins de fer, n° 3, Mouvement social et syndicalisme cheminot, automne 1990, p. 95-113. — Notes de Marie-Louise Goergen, de Gilles Morin et de Nadia Ténine-Michel. — Notes manuscrites de l’intéressé.

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