SCHAEFFER Émile

Par Léon Strauss

Né le 29 septembre 1891 à Strasbourg (Basse-Alsace, Alsace-Lorraine) ; employé des chemins de fer d’Alsace et de Lorraine révoqué en 1924 ; syndicaliste CGTU et communiste ; secrétaire administratif et trésorier général de l’Union des syndicats CGTU de cheminots d’Alsace et de Lorraine.

Fils de Marcel Ignace Schaeffer, malteur, et de Marie-Christine Beck, tous deux catholiques, Émile Schaeffer, qui résidait à Schiltigheim (Bas-Rhin), était employé à l’administration des chemins de fer d’Alsace et de Lorraine à Strasbourg. En novembre 1919, il était président de l’Union des Invalides de guerre d’Alsace et de Lorraine et président du syndicat CGT des ouvriers du chemin de fer d’Alsace-Lorraine à Strasbourg. En cette dernière qualité, il publia une lettre ouverte pour dénoncer le comte Jean de Leusse, député Bloc national du Bas-Rhin, qui avait injurié l’ensemble des cheminots de la région en s’écriant : « Les employés de chemins de fer alsaciens sont tous des boches ! » Le 2 mars 1920, il présida le grand meeting des cheminots en grève sur le terrain d’exercice des sapeurs-pompiers de Strasbourg. Il fut condamné par le tribunal correctionnel de Strasbourg le 1er mars 1924 à quatre mois de prison et cent francs d’amende pour provocation au meurtre dans un but de propagande anarchiste. Il fut révoqué par la direction du réseau d’Alsace et de Lorraine à la suite de cette condamnation.
En juin 1930, il était trésorier général de l’Union des syndicats CGTU de cheminots d’Alsace et de Lorraine. Après la mort de Charles Lorenz, il fut rédacteur responsable de l’organe de l’Union, La Tribune des cheminots (1930-1933). En 1932, il était secrétaire rétribué de la même Union et l’un des dirigeants de la cellule communiste de Schiltigheim. Le 8 octobre 1934, il fut candidat du PC au conseil d’arrondissement dans le canton de Strasbourg-Ouest et recueillit 1 307 voix. Il fut l’un des quatre délégués de l’Union unitaire à la commission créée le 9 décembre 1934, qui aboutit le 26 mai 1935 à la fusion de l’Union des syndicats CGTU de cheminots d’Alsace et de Lorraine, de la Fédération des syndicats professionnels, de l’Union CGT, du Syndicat des échelles 5 à 10. Il fut président de la caisse locale des malades (Assurances sociales d’Alsace et de Lorraine) de Strasbourg, jusqu’en février 1936. Sa liste unitaire de l’Union locale de la CGT réunifiée fut devancée le 16 février 1936 par celle des syndicats « indépendants » (CFTC). Il fut gérant du Cheminot unifié, organe de l’Union des syndicats unifiés de cheminots d’Alsace et de Lorraine de juillet 1935 à août 1939. En 1939-1940, son adresse de repli était : 19 rue Baudin, Paris, 9e. Grièvement blessé lors du bombardement de Strasbourg en 1944, il participa au congrès de l’USCAL les 6 et 7 juillet 1945.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article8541, notice SCHAEFFER Émile par Léon Strauss, version mise en ligne le 30 juin 2008, dernière modification le 26 janvier 2012.

Par Léon Strauss

SOURCES : Arch. Dép. Bas-Rhin, 98 AL 723, 102 AL 47. — Freie Presse, Strasbourg, 3 novembre 1919, 24 décembre 1919, 3 mars 1920. — Humanité, Metz, 30 septembre 1934. — Le Cheminots unifié, Strasbourg, 1er août 1945. — DBMOF, t. 41, 1992, p. 166. — Claude Lorentz, La presse alsacienne du XXe siècle. Répertoire des journaux parus depuis 1918, BNU, Strasbourg, 1997.

rebonds ?
Les rebonds proposent trois biographies choisies aléatoirement en fonction de similarités thématiques (dictionnaires), chronologiques (périodes), géographiques (département) et socioprofessionnelles.
Version imprimable