Par Emmanuel Le Doeuff
Né le 25 juillet 1911 à Paris (XVIIIe arr.), mort le 15 novembre 1992 à Montélimar (Drôme) ; cheminot, employé principal ; directeur de l’Orphelinat du Vésinet (Seine-et-Oise) ; secrétaire général du syndicat CGT de Paris-Ouest-Rive droite (1953-1965) ; membre du conseil national de la Fédération (1953-1961) ; militant communiste.
Paul Scheiber est le fils de Henri Scheiber, musicien d’orchestre syndiqué à la CGT, et de Marguerite, née Hennet, employée adressographiste. Le début de son parcours professionnel nous est mal connu : il aurait été révoqué de l’enseignement primaire, apparemment en raison de son implication syndicale. On le trouve à la Compagnie de l’Ouest en octobre 1937 à Saint-Lazare comme surveillant SES. Il participa à la résistance locale, et notamment à la grève insurrectionnelle aux Batignolles en août 1944.
Après la guerre, il quitta momentanément la SNCF pour devenir directeur de l’Orphelinat du Vésinet. En 1949, il revint au Service régional Voie et Bâtiments à Saint-Lazare, et succéda à W. Chamberlin au poste de secrétaire général du syndicat CGT de Paris-Ouest-Rive droite, poste qu’il conserva de 1953 à 1965. À ce titre, il fut également membre du conseil national de la Fédération CGT de 1953 à 1961, responsable à l’Union Ouest et secrétaire du secteur de Paris-Saint-Lazare. Il était membre du comité technique national des Services administratifs, assimilés et magasins en 1965. Élu à plusieurs reprises à la commission centrale des affaires sociales de la SNCF au cours des années 1950 et 1960, il fut également élu délégué du 4e degré en 1951.
Paul Scheiber, qui avait conservé la fibre pédagogique, participa activement à la formation des jeunes militants avec qui il fut en contact. Réformé de la SNCF en fin de carrière, il revint d’ailleurs dans l’enseignement, au lycée d’enseignement professionnel de La Garenne.
Militant communiste jusqu’à sa mort, Paul Scheiber laisse le souvenir d’un homme parfois rigide, mais toujours ouvert au dialogue et à l’action, comme en témoigne la délégation qu’il conduisit au congrès confédéral CGT de 1955, accompagné de ses homologues de la CFTC et de FO. Il fut membre des associations France-URSS et France-Tchécoslovaquie, ainsi que de l’Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR).
Après avoir grandi et vécu presque toute sa vie dans le XVIIIe arrondissement de Paris, il se retira à Dieulefit (Drôme) en compagnie de Pauline née Thibault (dite Paulette), qu’il avait épousée le 16 octobre 1937 à Paris (XVIIIe) et qui exerçait la profession de vendeuse. Ils n’eurent pas d’enfant.
Par Emmanuel Le Doeuff
SOURCES : Arch. Fédération CGT des cheminots. — Arch. syndicat CGT des cheminots de PORD. — Comptes rendus des congrès fédéraux. — Notes de Jean-Pierre Bonnet. — Notes personnelles de Paul Scheiber. — Témoignage de Madeleine Peytavin. — État civil.