SAUNIER Philibert

Par Justinien Raymond

Ouvrier mouleur à Grenoble ; militant socialiste.

L’action de Saunier apparaît à l’aube du mouvement ouvrier socialiste dans l’Isère : il fut un des deux représentants des chambres syndicales grenobloises au congrès de Marseille (1879) ; il y vota la résolution collectiviste et fut ainsi un des premiers militants du département à passer du combat exclusivement corporatif à l’action socialiste. Il fut un des organisateurs de la fédération ouvrière qui vit le jour à Grenoble en 1880 et agita la ville par ses banquets, ses réunions publiques, ses appels à E. Fournière, à Jules Guesde. En son nom, il fut « candidat ouvrier » aux élections cantonales de Grenoble en 1880. Il fut battu, mais devint conseiller prud’homme.
À partir de 1882, ce mouvement socialiste naissant fut paralysé pendant près de dix ans par l’action dissolvante d’éléments anarchisants. Saunier fut de ceux qui tentèrent de le relancer entre 1888 et 1892, sans grand succès. Un nouveau départ fut pris en août 1892 par la création d’un groupe grenoblois du POF : Saunier compta au rang de ses fondateurs avec Dognin. Lorsqu’à l’appel de ce groupe, un congrès réuni à Grenoble constitua une fédération guesdiste de l’Isère, les 13 et 14 février 1897, Saunier figura au comité fédéral.
Dans le rapide développement que prit la fédération s’affirmèrent les éléments nouveaux des jeunes générations. En 1899, Saunier quitta le POF pour prendre une voie politique différente. En 1900, il fut élu conseiller municipal sur la liste radicale. Il lui servit de caution ouvrière. Il animait une Union des travailleurs socialistes indépendants, et fit paraître d’avril à juillet 1900 Le Vrai Peuple, journal lié au Petit Dauphinois, dans lequel il combattit le POF grenoblois dont les « adhérents [...] ne sont pas des travailleurs comme nous », écrivait-il.
Après 1901, Saunier ne compta plus dans la vie politique locale.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article85462, notice SAUNIER Philibert par Justinien Raymond, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

Par Justinien Raymond

SOURCES : Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II op., cit. pp. 225-232, passim. — P. Barral, Le Département de l’Isère sous la IIIe République. Thèse (passim).

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