SECRÉTAIN Gustave, André

Né et mort à Angers (Maine-et-Loire) 30 novembre 1851-24 octobre 1918 ; chanoine de la cathédrale Saint-Aubin d’Angers, promoteur du catholicisme social en Anjou.

Fils de Jean-Marie Secrétain, ouvrier ardoisier déporté politique du Deux-Décembre et mort à Cayenne en 1856 ; après son père, Gustave Secrétain perdit sa mère en 1859. Recueilli et élevé par la famille de Beaumont-Blois, il fit ses études au séminaire et fut ordonné prêtre le 22 décembre 1877.
Après s’être fait remarquer par une série d’articles sur « l’Église et la jeunesse ouvrière » (L’Univers, 1888), il fut chargé par Mgr Freppel, évêque d’Angers, de faire, en 1889-1891, à l’Université catholique, des conférences sur les questions sociales et ouvrières : ces conférences, qui exposaient avec réalisme la misère du monde ouvrier et les justes revendications de celui-ci, eurent un grand retentissement et valurent à l’abbé Secrétain la réputation de « socialiste » avec de furieuses attaques de la part de certains milieux patronaux.
En 1890, il prit la direction d’un syndicat chrétien fondé en 1882 par quelques ouvriers sous le nom de « Confrérie de Notre-Dame de l’Usine et l’Atelier » : il s’agissait d’un syndicat mixte, groupant patrons et ouvriers (surtout de l’industrie textile) ; essentiellement association d’apostolat, elle était en même temps une société de secours mutuels (4 000 adhérents en 1892).
Par sa parole et par son action, Gustave Secrétain fut l’un des grands promoteurs du catholicisme social en Anjou à la fin du XIXe siècle.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article85535, notice SECRÉTAIN Gustave, André , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

SOURCES : État civil d’Angers. — H. Seng, « Le Chanoine Secrétain » (La Semaine religieuse du diocèse d’Angers, 5 et 12 janvier 1919). — Témoignages oraux.

Version imprimable