SEGARD Émile, Louis, Jean, Arsène

Émile Segard était le fils de Louis Joachim Fuscien et d’Arsène, Claire Collin, mariés à Melun le 24 novembre 1846. Son père, originaire d’Abbeville, se maria pendant un congé militaire alors qu’il était lancier au 2e régiment et s’installa comme maréchal-ferrant à Melun. Sa mère était couturière. Ils quittèrent Melun vers 1854 pour s’installer à Grenelle où naquit leur fils Émile.
Ce dernier, devenu orphelin, revint à Melun dans la famille de sa mère, travailla dans le bâtiment, puis comme mécanicien aux Ponts et Chaussées, à Fontainebleau. Le 23 août 1890 il épousa Lucie Lavoir à Samoreau, canton de Fontainebleau.
Émile Segard combattit d’abord dans les rangs avancés du parti républicain avant l’implantation du parti socialiste en Seine-et-Marne. Il était aussi un militant de la Libre Pensée et du syndicalisme. Il représenta le syndicat du Bâtiment de Fontainebleau au congrès départemental des syndicats, le 18 mai 1913, puis à l’union départementale. Il compta au premier rang des fondateurs de la fédération socialiste de Seine-et-Marne, avant l’unité. Il fut, en 1900, secrétaire et trésorier de la première fédération qui rassemblait des groupes adhérents au POSR, au POF et d’autres indépendants. Il conserva cette double fonction en 1905 dans la fédération socialiste SFIO.
Bien que résidant la plupart du temps à Fontainebleau, Segard était inscrit sur les listes électorales de Samoreau où il fut candidat au conseil municipal en mai 1904. Il ne fut pas élu, mais trois élus « progressistes » ayant démissionné à la suite de manifestations hostiles lors du scrutin de ballottage, il fut élu en tête de liste le 5 juin 1904, et réélu en 1908 et en 1912. En 1907, il recueillit 36 voix sur 1 600 votants dans le canton de la Chapelle-la-Reine. En 1910, il en obtint 142 sur 16 500 aux élections législatives dans l’arr. de Melun.
Au lendemain de la Première Guerre, en 1922, il s’installa définitivement à Fontainebleau comme garde à « La Fourche ». En juillet 1925, il fut encore candidat de la SFIO aux élections cantonales de Fontainebleau et se désista, au second tour, au profit du candidat radical-socialiste. Après cette date, il semble avoir cessé toute activité politique.