SERGENT Gustave

Mort en octobre 1915 à Maréville (Meurthe-et-Moselle), typographe ; syndicaliste révolutionnaire au sein de la Fédération CGT du Livre.

Ouvrier typographe, Gustave Sergent assista comme délégué au XIVe congrès national corporatif — 8e de la CGT — et à la conférence des Bourses du Travail tenus à Bourges du 12 au 20 septembre 1904. Il y représentait divers syndicats de typographes. En octobre 1906, il assista au XVe congrès tenu à Amiens et signa la motion Keufer de neutralisme syndical — Voir Auguste Keufer. Deux ans plus tard, à Marseille, au XVIe congrès, octobre 1908, il déclara : « Nous n’admettons pas que les syndicats soient tenus par des nourrices débiles [les fédérations] qui, non contentes de laisser tomber le poupon, lui marchent sur la tête » — cf. compte rendu, p. 44. Partisan des fédérations d’industrie, il se refusait cependant à en faire « une question de principe » — cf. pp. 133-134. GustaveSergent était alors secrétaire du syndicat des « typographes parisiens, linotypistes et compositeurs à la main réunis » (21e section — syndicaliste-révolutionnaire — de la Fédération — réformiste — du Livre) et il soutint maintes polémiques avec Keufer.

M. Leclercq et E. Girod de Fléaux le voyaient alors ainsi : « Cet homme est né avec un tempérament de lutteur ; il suffit de l’entendre parler dans une réunion publique, solidement campé derrière la balustrade de la tribune, l’œil énergique, le menton en avant, la voix tranchante, pour éprouver une impression de combativité, celle d’un orateur sûr de lui, sachant où il veut en venir, confiant autant dans son habitude de la parole que dans la puissance de ses poumons et la vigueur de ses poings ». Le 3 août 1908, il avait entraîné les typographes de la 21e section dans la grève de vingt-quatre heures déclenchée après la fusillade de Villeneuve-Saint-Georges le 30 juillet, mais le mouvement avait été, dans l’ensemble, un échec et Sergent y avait quelque peu perdu son autorité.

En décembre 1910, lors de l’élection des membres du comité central de la Fédération française des travailleurs du Livre (FFTL), Gustave Sergent conduisit avec Adrien Boudet, la liste d’action syndicaliste révolutionnaire, minorité agissante au sein de la FFTL. Lors du dépouillement, le 8 janvier 1911, seul Adrien Boudet fut élu au titre de la minorité.

Au XVIIIe congrès — Le Havre, septembre 1912 — Sergent intervint notamment sur les retraites ouvrières qu’il souhaitait voir accordées à soixante ans et se monter à 800 f annuels. Quant à leur financement, il déclarait : « Les retraites ouvrières seront servies sur le budget » — cf. c. rendu, p. 163.

Démissionnaire en 1913, il fut remplacé par Robinet le 1er novembre.

Mobilisé en 1914, il tomba malade, fut évacué et mourut à Maréville (Meurthe-et-Moselle) en octobre 1915.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article85568, notice SERGENT Gustave, version mise en ligne le 28 mars 2015, dernière modification le 14 juillet 2020.

SOURCES : Comptes rendus des congrès. — M. Leclercq, E. Girod de Fléaux, Ces Messieurs de la CGT, Paris, 1908, p. 224. — Le Temps, 24 octobre 1915. — Le Réveil typographique, organe d’action syndicaliste révolutionnaire, décembre 1910, février-mars 1911 (BNF, Gallica). — Notes de Louis Botella.

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