Par André Balent
Né le 11 février 1865 à Opoul (Pyrénées-Orientales) ; militant socialiste des Pyrénées-Orientales vers 1900.
Jacques Serres appartenait à une famille de tradition républicaine. Employé de chais dans une fabrique de vins-apéritifs à Thuir (Pyrénées-Orientales), il adhéra, en 1895, à la fédération socialiste affiliée au POF, et créa dans cette ville un groupe socialiste dont il fut secrétaire et un important syndicat d’ouvriers agricoles (180 membres sur les 530 ouvriers agricoles de la commune). Il fut congédié après avoir été candidat au conseil municipal en 1900 (146 voix) et travailla à Rivesaltes, puis à Salses où il poursuivit son action politique et syndicale. Dans ces deux villes il mit sur pied un syndicat d’ouvriers agricoles et, à l’échelle départementale, il organisa en 1900 une fédération des travailleurs agricoles dont il assura le secrétariat.
Son action socialiste ne fut pas moins active. Il donna de nombreuses conférences, suscita la naissance de plusieurs groupes socialistes, notamment à Camélas, Fourques, Néfiach et Baixas, mais leur existence fut brève. Il collabora au Républicain qui avait ouvert ses colonnes aux militants socialistes. Candidat au conseil général en 1901, dans le canton de Rivesaltes, J. Serres recueillit 932 voix. Il n’en obtint que 187 aux élections législatives de mai 1902 dans la 2e circonscription de Perpignan (11 559 suffrages exprimés). Le 5 octobre 1902, il présida, en compagnie de Paul Constans*, natif de Néfiach, député de l’Allier, le 4e congrès de la fédération socialiste tenu à Baixas.
Par André Balent
SOURCES : Arch. Dép. Pyrénées-Orientales, 2 M 1/ 88. — Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes I, op. cit., pp. 486, 491, 503. — Cl. Willard, Les Guesdistes, op. cit., p. 645. — Le Républicain des Pyrénées-Orientales (1895-1902). — Le Socialiste des Pyrénées-Orientales (1902). — E. Frenay, « Les Débuts du mouvement syndical dans les Pyrénées-Orientales, 1894-1914 », Cahiers d’études et de recherches catalanes des Archives, n° 29, Perpignan, 1965, p. 236 (autre version : Cahiers de l’Institut Maurice-Thorez, n° 1, Paris, 1966).