SORRIAUX Uriane, Jean-Baptiste

Né à Bouchain (Nord) le 12 juillet 1859 ; mort en captivité à Vilvorde, en Belgique, le 26 juillet 1918 ; ouvrier mineur ; militant syndicaliste socialiste et coopérateur ; député du Pas-de-Calais.

Aîné de neuf enfants, Sorriaux descendit à dix ans dans la mine. À douze ans, il perdit l’œil gauche dans un accident du travail. À vingt-deux ans, il partit pour Paris où il fut employé de commerce puis revint au pays natal et fut « pointeur d’heures » au service de la compagnie de Courrières. Il fonda plusieurs syndicats de mineurs. Par ces derniers, il fut élu au conseil d’administration de leur caisse de secours et il en devint le secrétaire. Il fut bientôt congédié par la compagnie.
Alors, en 1896, il devint secrétaire de la coopérative « La Solidarité ouvrière » qu’il avait fondée à Courrières. Cette société ouvrière n’adhéra pas à la Bourse des coopératives socialistes, pas plus, en 1912, qu’à la FNCC unitaire.
Militant socialiste et syndicaliste aux côtés de Basly, de Lamendin, de Beugnet, de Florent Evrard, Sorriaux fut un des organisateurs de la fédération socialiste SFIO du Pas-de-Calais au congrès de Montigny-en-Gohelle (4 août 1906). Son action sur ces trois terrains se maintint sans cesse vigoureuse, dans cet « esprit sérieux et pondéré » que lui reconnaissait l’Humanité. En 1909, il avait été l’auteur, au congrès des mineurs, d’une proposition tendant à mettre les mines à la disposition de la fédération ouvrière de cette profession.
En 1912, il fut élu maire de Courrières et, en 1913, conseiller d’arr. de Béthune. En 1914, dans la 5e circonscription de Béthune nouvellement créée, il recueillit 5 099 voix contre 2 819 et 2 395 aux candidats radical et modéré, et, au ballottage, fut élu député le 10 mai par 6 513 suffrages sur 15 399 inscrits. Bientôt, il allait payer de sa vie l’occupation de sa circonscription par l’armée allemande. Il s’employa à venir en aide à ses concitoyens et, en 1917, fut arrêté pour avoir, dit-on, favorisé l’évasion d’un prisonnier de guerre anglais. Mis en cellule à Anvers durant onze mois, il s’éteignit en détention à Vilvorde, en Belgique, le 26 juillet 1918.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article85701, notice SORRIAUX Uriane, Jean-Baptiste , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

SOURCES : Arch. Ass. Nat., dossier biographique. — État civil de Bouchain. — L’Humanité, 11 et 28 juin 1914.

ICONOGRAPHIE : Hubert-Rouger, Les Fédérations socialistes II, op. cit., p. 425.

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