STINGRE Léon [SCHTINGRE Philippe, Léon]

Par Gilles Pichavant

Né le 27 juillet 1849 à Rive-de-Gier (Loire), mort en février 1914 à Rive-de-Gier ; ouvrier verrier à Boisse-Penchot (Aveyron), puis à Rive-de-Gier ; syndicaliste CGT.

Nécrologie de Léon Stingre, dans {La Voix des Verrier} du 20 février 1914.
Nécrologie de Léon Stingre, dans {La Voix des Verrier} du 20 février 1914.

La famille de Léon Stingre s’étant installée à Decazeville (Aveyron) un peu après sa naissance, il fut orphelin très jeune. Il devint verrier à la verrerie de Penchot, sur la commune de Boisse-Penchot (Aveyron). Il y travaillait lorsqu’il se maria le 18 juillet 1871 à Decazeville (Aveyron) avec Marie Marceline Campargne. C’est là que, vers le milieu des années 80, il contribua à créer le syndicat — sans doute avec Charles Mainsel, et Joseph Sigward qui y travaillaient à cette époque —, et à prendre des responsabilités régionales. Depuis au moins 1888, il était le président du syndicat des verriers à vitre du Midi de la France, Le vice-président était Alfred Kopp*, le secrétaire Jacques Mainsel, le trésorier Louis Rapp*. Il fut un pionnier de la première organisation nationale des verriers créée à Lyon en 1890. — Voir Bigex Alph.

Léon Stingre fut délégué au congrès fédéral de Fourmies en 1892, à la suite du congrès, il fit partie d’une délégation composée de Charles Mainsel et Philippe Clausse, qui visita les syndicats des verreries à vitres d’Aniche, Fresnes-sur-Escaut et Escaupont, dans le département du Nord. Ces syndicats n’étaient alors pas fédérés, suivant en cela les conseils de leur président Goffin*. Aniche refusa de se fédérer, mais Fresnes-sur-Escaut et Escaupont, donnèrent leur adhésion à l’unanimité à la Fédération nationale du verre.

Le 14 juillet 1893, il fut licencié, avec Charles Mainsel, Petitgérard*, et Joseph Sigward. C’est au moment où la campagne de fabrication prenait fin, comme chaque été à la même époque, que la société de verrerie de Penchot avait avisé les ouvriers qu’elle avait pris la résolution de fermer son usine, et que par conséquent ils ne devaient pas compter sur un engagement pour l’année suivante. Les quatre militants assignèrent la société devant le juge de paix de Decazeville (Aveyron), estimant qu’elle aurait dû les informer un mois au moins plus tôt. Le 23 août le juge fit droit à leur demande en allouant à chacun 500 francs à titre d’indemnité de congédiement. Le 28 novembre 1893, le jugement fut confirmé par la cour d’appel de Villefranche-sur-Lot (Aveyron), réduisant toutefois l’indemnité à 250 francs. La société se pourvut en cassation, mais son appel fut rejeté le 5 février 1896.

En 1909 Léon Stingre était le secrétaire adjoint du syndicat du verre à Vitres de Rive-de-Gier (Loire). Il était membre de la section fédérale Sud-Est de la Fédération nationale des travailleurs du verre (CGT). En août 1913, il devint le trésorier de cette section, en remplacement de Barrier* démissionnaire. Il habitait alors bâtiment juillet à Rive-de-Gier.

Au début de l’année 1914, peu avant sa mort, Léon Stingre publia un rapport dans La Voix des Verriers, le périodique de la fédération, démontrant que non seulement on pouvait supprimer le travail de nuit des enfants, mais qu’il était possible, par de légères modifications apportées aux fours, de la supprimer pour tous les verriers.

Léon Stingre mourut en février 1914, dans sa 62e année, d’après Abel Bajard*, le secrétaire du syndicat de Rive-de-Gier, qui écrivit une nécrologie dans la Voix des Verriers.

Le 22 juin 1890, Léon Stingre, alors qu’il travaillait à Boisse-Penchot (Aveyron), sauva un homme sur le point de se noyer dans le Lot. Pour ce sauvetage, on lui attribua une "mention honorable". Le recensement de 1886 à Boise-Penchot nous apprend qu’il était marié à Justine Campargne, avait une fille de 14 ans, et un fils de 7 ans, prénommé Léon. Celui-ci pourrait être l’autre Léon Stingre*, militant verrier, qui en 1919 était secrétaire-adjoint de la Bourse du travail de Rive-de-Gier.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article85753, notice STINGRE Léon [SCHTINGRE Philippe, Léon] par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 18 octobre 2019.

Par Gilles Pichavant

Nécrologie de Léon Stingre, dans {La Voix des Verrier} du 20 février 1914.
Nécrologie de Léon Stingre, dans {La Voix des Verrier} du 20 février 1914.

SOURCE : La CGT, op. cit., pp. 457-458. — La Voix des Verriers, 15 septembre 1909, 15 décembre 1909, 15 mars 1912, 20 février 1914 (BNF). — Journal Officiel, 9 octobre 1890.. — Gazette du Palais, 1er janvier 1896. — Arch. Dép. Aveyron, recensement de 1886 à Boisse-Penchot, cote 6M 028 03. — Le Cri du Peuple, 17 mai 1888 — État civil de Decazeville (Aveyron), et de Rive-de-Gier (Loire).

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