Par Pierre Schill
Né le 27 novembre 1902 à Blies-Ebersing (Lorraine annexée), mort le 15 octobre 1944 à Gusen, kommando du camp de Mauthausen (Autriche annexée) ; homme d’équipe ; secrétaire puis secrétaire adjoint du syndicat unitaire des cheminots de Metz-Montigny-lès-Metz (Moselle) ; assesseur du syndicat CGT réunifié de Metz-Sablon ; résistant.
En 1930, Jacques Schneider était secrétaire du syndicat unitaire des cheminots de Metz-Montigny-lès-Metz qui comptait près de 1 500 membres. De mai 1931 à mars 1933 il en fut le secrétaire adjoint.
Jacques Schneider participa à la réunification des syndicats de cheminots unitaires et confédérés de la Moselle à la fin 1935. Il fut nommé assesseur du syndicat CGT réunifié de Metz-Sablon qui comptait alors environ 1 100 adhérents. Il travaillait alors à la gare de triage.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Jacques Schneider fit partie du groupe de résistance « Mario », le plus important du département de la Moselle, alors annexée à l’Allemagne. Ce groupe affilié au mouvement de résistance communiste Front national avait été mis sur pied, au cours de l’été 1941, par l’instituteur messin Jean Burger aidé par les cheminots Charles Hoeffel et Georges Wodli. En avril 1944 il fut envoyé par un médecin nazi au sanatorium de Munster (Haut-Rhin annexé). Il put ensuite regagner la Moselle mais l’activité clandestine de Jacques Schneider lui valut d’être arrêté par la Gestapo le 27 juin 1944 et d’être emprisonné camp de Woippy puis au SS Sonderlager du Fort de Queuleu dans la banlieue messine avant d’être transféré successivement au camp de Natzweiler-Struthof (Bas-Rhin annexé) à la mi-août 1944, au camp de Dachau (Allemagne), enfin à Gusen, kommando du camp de Mauthausen (Autriche annexée) où il mourut le 15 octobre 1944.
Jacques Schneider avait notamment été chargé de faire monter de nuit dans les trains de marchandises des prisonniers en fuite et des déserteurs à qui il avait fourni de faux papiers d’identité et des vivres pour le voyage. Il fut aussi responsable d’actes de sabotage à la gare de triage de Metz-Sablon. Il obtint à titre posthume le titre de déporté résistant, la Croix de guerre 1939-1945 avec palme et une citation à l’ordre de l’armée. Son nom figure sur la plaque du monument aux morts de Montigny-lès-Metz rendant hommage aux « tués au maquis et en camp de concentration en Allemagne ».
Il s’était marié à Metz le 10 avril 1926.
Par Pierre Schill
SOURCES : Arch. Dép. Moselle, 310 M 95 et 116 ; 24 Z 16. — Arch. Direction interdépartementale d’Alsace du secrétariat d’État à la Défense chargé des Anciens Combattants, fichier du camp de Natzweiler-Struthof (renseignements fournis par Thierry Heidmann). — François Goldschmitt, Alsaciens et Lorrains à Dachau, tome 5 : Les derniers jours de Dachau, Sarreguemines, Pierron, 1947, 79 p. — Union des syndicats des cheminots A.-L. CGT, Heimat unterm Hakenkreuz, Strasbourg, 1953, 196 p. — Léon Burger, Le Groupe « Mario », une page de la Résistance lorraine, Metz, Imprimerie Louis Hellenbrand, 1965, 194 p..— État civil.