TARTOIS Louis, Auguste

Par Madeleine Rebérioux

Né le 12 février 1865 à La Charniée-Lailly (Yonne) ; petit entrepreneur ; militant socialiste.

Né dans une famille de manouvriers, Louis Tartois parvint à devenir propriétaire d’une scierie mécanique dite « Le Moulin de Maupas », à Bagneaux, près de Villeneuve-l’Archevêque (Yonne). Nous ignorons quand il était devenu socialiste, mais en 1904, lorsque se créa la petite fédération de l’Yonne qui adhéra au Parti socialiste de France, il y milita activement : le premier congrès de la jeune fédération qui se tint le 18 juin 1904 le confirma dans ses fonctions de trésorier. La même année, il entra au conseil municipal de Bagneaux.
Membre de la commission fédérale d’unification qui travailla de mai à juin 1905, il accueillit l’unité avec enthousiasme et son sentiment révolutionnaire coïncida un temps complètement avec l’hervéisme : propagandiste convaincu, on le vit pendant plusieurs années organiser des tournées de conférences d’Hervé dans le Sénonais et souscrire régulièrement au Travailleur socialiste. Rien d’étonnant si l’on pense que la manchette du journal Le Paysan, que la fédération du PS de F. avait publié, affirmait : « Il n’y a plus de patrie. Nous ne voyons d’un pôle à l’autre que des tyrans et des esclaves. » En février 1906, il signa l’affiche antimilitariste, et en septembre de la même année il entra au comité fédéral. Il y restera jusqu’en 1914.
Son échec aux élections municipales de 1908 ne sembla pas l’avoir troublé. Médiocre orateur, il mit par contre au service de la fédération sa compétence et son sérieux. Il en devint trésorier le 15 mai 1910, dans une période difficile. Ses initiatives, ses capacités d’organisation aidèrent alors à faire revivre de nombreux groupes qui cotisaient irrégulièrement. C’est alors aussi qu’il se lia avec le gérant du Travailleur socialiste, F. Duporc, d’une solide amitié.
Après la guerre, il opta comme la majorité de la fédération pour la Troisième Internationale et fut élu trésorier adjoint au premier congrès fédéral qui se tint après Tours. Mais lors du conflit qui opposa pendant l’été 1921 Duporc et la jeune fédération communiste à propos de la gestion du journal, Tartois se solidarisa avec Duporc et quitta bientôt le PC.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article85829, notice TARTOIS Louis, Auguste par Madeleine Rebérioux, version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 30 mars 2010.

Par Madeleine Rebérioux

SOURCES : Arch. Dép. Yonne, III M 1/ 303. — Le Paysan de l’Yonne. — Le Travailleur socialiste de l’Yonne. — Le Travailleur.

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