VILLE Antoine

Né le 5 juillet 1863 à Chantenay-Saint-Imbert (Nièvre) ; secrétaire de mairie ; syndicaliste bûcheron.

En 1889, Ville était secrétaire de mairie à Chantenay-Saint-Imbert (canton de Saint-Pierre le-Moûtier), fief de Turigny dont il était le bras droit ; son militantisme lui valut de perdre son poste de secrétaire.
Ville mena une action importante auprès des bûcherons de la région de Chantenay, Saint-Pierre-le-Moûtier, Dornes, à partir de 1892, époque à laquelle des grèves marquèrent la naissance du syndicalisme bûcheron. En janvier 1893, il était secrétaire général de l’important « syndicat des Bûcherons et travaux similaires de Dornes... Chantenay » dont le siège social était à Chantenay ; la même année, lors d’une tentative, d’ailleurs sans lendemain, de fédération des syndicats bûcherons de la Nièvre, il en fut le vice-président et poussa les bûcherons à se dégager de l’influence du radicalisme.
En 1898, il appuya la candidature aux élections législatives, en marge de la fédération de la Nièvre, de Desnoyers, boulangiste et homme du syndicalisme bûcheron. En août 1900, il présenta avec succès au congrès constitutif de la fédération départementale des syndicats ouvriers une motion du même Desnoyers contre l’envahissement des campagnes par le machinisme qui affame les travailleurs.
À partir de 1900, toujours dans le même secteur, il reprit son action de propagande en faveur du syndicalisme bûcheron, mais aussi en faveur du socialisme, pour le compte de la fédération de la Nièvre qui devait adhérer au Parti socialiste français en 1901. Toutefois l’action de Ville resta, avant tout, celle d’un militant du syndicalisme bûcheron, syndicalisme à la personnalité nettement affirmée.
Ville assista au congrès de Bourges, en juin 1902, au cours duquel fut créée la Fédération nationale des syndicats bûcherons ; membre de la commission de contrôle il participa à d’autres congrès de cette fédération et notamment au deuxième, tenu à Nevers le 30 août 1903, où il représenta les syndicats de Mornay-Berry (Cher) et de Chantenay-Saint-Imbert (Nièvre).
En juin 1907, il fut « appelé à d’autres fonctions » et remplacé à la tête du syndicat de Chantenay. Dès lors, on ne trouve plus trace d’action militante de sa part.
Antoine Ville fut ensuite recruté par la commune de Guérigny (Nièvre) comme secrétaire de mairie durant une vingtaine d’années (il quitte son poste à la fin de la décennie 1920) : il travailla alors avec le maire socialiste Charles Dariaux*.

Pour citer cet article :
https://maitron.fr/spip.php?article86422, notice VILLE Antoine , version mise en ligne le 30 mars 2010, dernière modification le 9 juin 2020.

SOURCES : Arch. Dép. Nièvre : recensements de Guérigny. —L’Observateur du Centre, journal socialiste à partir de 1898. — Le Prolétaire de la Nièvre, organe de la fédération des syndicats ouvriers de la Nièvre à partir de 1905. — Le Patriote du Centre. — Note de Michaël Boudard.

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